René Mulot
Portrait du Père Mulot
Le meilleur portrait que nous ayons du Père Mulot est dû au pinceau de Lhermitais. En surplis, ayant le chapelet à peine visible au côté droit, le Père tient dans sa main un Crucifix qu'il contemple avec ferveur. Cheveux longs, front large et découvert, paupières baissées, nez fortement accusé, lèvres closes, menton adouci, sa physionomie rayonne la bonté.
Selon les renseignements fournis par le R. P. Dupeux s. m. m., Lhermitais a signé les 17 tableaux de la vie de S. Bruno qui ornent le cloître intérieur de la Chartreuse d'Auray. Pour ce travail l'artiste s'est inspiré de la collection Le Sueur; il a exécuté d'autres œuvres pour des églises du Morbihan. Il n'est pas étonnant qu'il ait fait le portrait du Père Mulot décédé en odeur de sainteté, l'an 1749, à Questembert, diocèse de Vannes. Quelques années auparavant, en 1742, Lhermi¬tais venait de terminer son travail à la Chartreuse d'Auray. -
Au tour du cadre du Père Mulot on lit: « René Mulot, missionnaire, né à Fontenay le Comte en Poitou, mort en Bretagne, à la mission de Questembert, le 12 mai 1749, âgé de 66 ans; sur l'écusson: « Zelus domus tuae comedit me » Ps. 68.
Ce texte qui semble faire allusion à l'accident qui mit fin à la vie du missionnaire, est commenté par un pompeux sixain : on y pressent la grandiloquence révolutionnaire :
Il fit trembler l'impie et respecter les temples...
Ces vers possèdent une autre valeur que leur forme poétique : ils montrent le Père Mulot marchant sur les traces de S. Louis Marie de Montfort qui reste « le premier de cordée » des deux Congrégations fondées par lui.
Du célèbre Montfort imitateur fidèle
Mulot pour le prochain se montra plein de Zèle
S'il gagna les pécheurs ce fut sans les flatter.
Il fit trembler l'impie et respecter les temples;
Confirma ses discours par les plus saints exemples,
Et prêchant Jésus-Christ, il a su l'imiter.
Louis Le Crom, s. m. m., L’Echo des missions, n° 213, (avril 1951), p. 4.
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