Besnard 10pp 573-649
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/301/ LIVRE DIXIEME
Suite des missions après la mort de M. de
Montfort
L'état
où M. de Montfort avait laissé en mourant l'œuvre des missions ne permettait
pas d'espérer qu'elle subsisterait après lui, encore moins qu'elle dût avoir
l'accroissement et les succès qu'il a plu à Dieu de lui donner, et de tout ce
qu'on vient de rapporter comme une preuve du pouvoir qu'il a dans le ciel, il
n'est peut-être rien qui présente mieux l'empreinte[1] du prodige. Il laissait à
la vérité deux dignes héritiers de son zèle et de son esprit, M. Mulot et M.
Vatel, mais outre que la moisson demandait un bien plus grand nombre
d'ouvriers, ces deux bons prêtres ne s'étaient point annoncés par des talents
propres à faire espérer qu'ils[2] remplaceraient l'homme
apostolique à qui ils s'étaient attachés. Ils n'avaient point encore exercé le
ministère de la parole. Leur emploi se bornait à entendre les confessions. M.
de Montfort était mort huit jours avant la fin de la mission de Saint-Laurent,
M. Vatel était demeuré[3] à Saint-Pompain pour avoir
soin de la paroisse pendant l'absence du Prieur, qui avait voulu rester à la
mission[4] avec M. Mulot son frère. Il
fallait[5] cependant faire la
cérémonie du plantement[6] de la croix le lendemain
du décès de M. de Montfort. M. Mulot qui n'avait point encore parlé en public,
se hasarda de le faire et se mit comme en possession de la place de supérieur
des missions, qu'il a depuis si dignement remplie. Il se sentit encouragé par
la promesse que lui avait faite le serviteur de Dieu de se souvenir de lui dans
le ciel, si Dieu lui faisait miséricorde. Il se mit donc à parler au pied de la
croix, mais ne pouvant surmonter sa timidité naturelle, il ne dit que deux mots
: «Mes frères, /302/ dit-il, nous avons aujourd'hui deux croix à planter :
premièrement, cette croix matérielle que vous voyez exposée à vos yeux ;
secondement, la sépulture de M. de Montfort, que nous avons aujourd'hui à
faire.» Tel fut le premier sermon d'un homme apostolique qui dans la suite sut
si bien[7] porter la parole[8] à la tête des Missions,
dont il commençait à être le conducteur et le chef. A la vérité, ce peu de
paroles fit une impression étonnante sur les assistants[9] et toucha sensiblement
tous les cœurs ; mais quoiqu'un discours soit toujours assez long quand il
obtient l'effet qu'on se propose, et qu'il fût souvent beaucoup mieux de le
terminer alors, il n'en est pas moins vrai que le nouveau prophète ne parut pas
encore avoir reçu le double esprit que son maître lui avait fait espérer, en se
séparant de lui pour s'élever au ciel. On le crut même à la veille de ne pas
pousser plus loin la carrière qu'il ne faisait que commencer.
Vivement
touché de la perte d'un homme[10] qu'il aimait comme un
père et qu'il révérait comme un saint, épuisé d'ailleurs par l'assiduité à
écouter les confessions depuis le commencement de la mission, il tomba malade
et se vit à la dernière extrémité. Il ne perdit pourtant pas courage[11] et il se persuada
toujours que son cher et vertueux défunt veillait sur lui du lieu de son repos.
Son espérance ne fut pas vaine. Il se rétablit de cette maladie, après laquelle
un tempérament aussi faible que le sien ne semblait promettre qu'une[12] suite continuelle
d'infirmités et de langueur, si Dieu, qui voulait vérifier en tout les
promesses de son serviteur et qui le destinait comme lui à être l'instrument de
sa gloire, ne lui eût enfin accordé, à la fleur de son âge, une force et une
santé qui le mirent en état de fournir au milieu des plus pénibles travaux[13] une longue et belle[14] carrière. /303/
Il
profita des premiers jours de sa convalescence pour retourner avec son frère à
Saint-Pompain, où il retrouva[15] M. Vatel[16] aussi consterné que lui
de la perte de leur Père commun. Dès ce moment, sans porter plus loin leurs
prétentions, ils ne pensèrent plus qu'à se mettre en état de servir cette
paroisse, ou quelque autre du diocèse où la volonté des supérieurs pourrait les
appeler. Ils restèrent ainsi deux années, partageant tout leur temps entre
l'étude et la prière. L'œuvre des missions leur venait souvent à la pensée,
mais ils craignaient toujours de s'exposer, et qu'un défaut d'exercice ne
décréditât une fonction qui demande des talents tout acquis et une grande
facilité à annoncer[17] la parole de Dieu.
Cependant
Dieu avait ses desseins, et il en préparait l'exécution par ces voies secrètes
et cachées qu'il emploie souvent pour former les hommes de sa droite[18]. La demeure de nos
vertueux prêtres fut comme le cénacle où ils attendirent le moment que Dieu
voudrait leur marquer pour répandre au dehors le feu divin dont ils se
pénétraient dans le silence et la méditation. M. Mulot surtout passait tous les
jours plusieurs heures devant le saint Sacrement pour demander à Jésus-Christ
le don de la parole. Il l'obtint en effet, mais ce ne fut qu'après des essais
qui n'eurent rien de frappant que le zèle, qui le mit au-dessus des
délicatesses de l'amour propre et des spécieux prétextes du respect humain. Sa
première mission eut véritablement quelque chose de singulier en ce genre ; il
la donna non seulement sans s'y être préparé, Mission à la paroisse des Loges,
près Fontenay mais même sans s'y être attendu[19].
Vers
la fin du carême de 1718, M. le curé des Loges, près Fontenay[20], qui le connaissait
particulièrement ainsi que son collègue M. Vatel, vint les prier l'un et
l'autre de lui aider à faire les Pâques de sa paroisse. Ils le lui promirent,
comptant que leur ministère se bornerait à entendre les confessions. Effectivement
on ne leur avait pas demandé autre chose ; mais[21] le zélé pasteur, déjà
bien satisfait de s'être assuré des deux ouvriers évangéliques, /304/ ne pensa
plus qu'à en tirer tout l'avantage qu'il pouvait s'en promettre. Il se rend
chez lui, en fait le prône le dimanche suivant, annonce qu'à la huitaine la
mission commencera dans la paroisse, et exhorte tout le monde à s'y préparer. Le
bruit d'une mission se répandit dans tout le canton et parvint jusqu'à
Saint-Pompain. Les deux missionnaires préconisés étaient tous deux disciples et
compagnons de M. de Montfort. Tout le monde se félicitait de ce qu'on allait
voir revivre en eux, avec le zèle de ce grand homme, ses succès et ses talents.
Mais eux pensaient d'une manière bien différente. Ils voulaient même retirer
leur parole, ne se croyant obligés à rien, puisqu'on avait annoncé plus qu'ils
n'avaient promis et qu'ils n'eûssent pu promettre ; persuadés qu'ils étaient de
ne pouvoir s'exposer à parler en public. Ils n'avaient ni composé, ni appris
aucuns serinons. Cependant la mission était annoncée, le curé les pressait
beaucoup[22].
S'ils refusent, ils ôtent l'espérance que l'on avait de voir les missions de M.
de Montfort se perpétuer par les travaux de ses élèves. En acceptant, ils
craignent[23]
que la parole de Dieu ne perde dans leur bouche la force et la dignité qu'elle
doit avoir, à qui que ce soit qu'on l'annonce. Dans cette perplexité, ils
prirent un parti également dicté par le zèle et par la prudence. Ils se
déterminèrent à parler au peuple, non point en disant au hasard ce qui leur
viendrait à la pensée[24] ; (ils savaient[25] trop le respect qui est
dû à la chaire, mais etc.) en faisant en chaire des lectures[26] avec quelques courtes
morales sur le sujet qu'ils avaient lu. Cette manière d'exhorter et d'instruire[27] eut le plus heureux
succès. Dieu y répandit tant de bénédictions et la mission[28] fut suivie de conversions
si étonnantes que M. Vatel disait encore peu de temps avant de mourir que de
toutes les missions qu'il avait faites, il n'y en avait aucune qui eut produit
plus de fruits que celles de ces premiers commencements. Messieurs les curés de
Béclin[29], de Beugné et de
Puy-hardy, instruits de tout le bien que les nouveaux missionnaires faisaient
aux Loges, voulurent les avoir dans leurs paroisses. Ils y allèrent, suivirent
la même méthode et eurent les mêmes succès. C'est ainsi que[30] le digne successeur /305/
de M. de Montfort commençait à recueillir les bénédictions de son Père mourant
et à se convaincre qu'il ne devait qu'à son intercession[31] les fruits étonnants que[32] produisaient les
exercices de ses missions.
Il
semblait en effet qu'une vertu supérieure lui eut délié la langue pour lui faire
prononcer des paroles si vives et si efficaces que rien ne pouvait y résister. C'est
le témoignage authentique qu'a rendu à M. Mulot, après sa mort, un homme aussi
savant que respectable à tous égards, M. l'abbé de Hillerin, chanoine et
trésorier de l'église cathédrale de La Rochelle. Voici comme il parle dans son
mémoire du 24 mars 1754. «Un sujet, dit-il, de méditation pour le premier
exercice du jour, et le paraphraser sans art, suffisait pour faire couler les
larmes de tout l'auditoire et en exciter les sanglots, jusques là que l'on
pouvait démêler aisément la forte impression que ses paroles faisaient sur le cœur
des assistants, par l'éclat terrible de leur douleur qu'ils ne pouvaient
contenir, et qui les mettaient hors d'eux-mêmes. Ces effets n'étaient dûs,
continue-t-il, ni à la véhémence du prédicateur, qui se servait pour lors d'un
ton radouci, ni à l'impression de certaines vérités qui terrassent, ce que son
sujet ne demandait pas ; mais à des considérations et à des affections en forme
de prières dont on n'a pas coutume d'être ébranlé au-delà de quelques légers
soupirs.
M.
Mulot, dans les grandes matières, donnait beaucoup de pathétique à ses
expressions, par le zèle de l'action et le feu de la charité dont il les
animait ; mais tout cela était dépourvu des ornements du langage et d'un ordre
de raisonnement que l'on ne néglige pas dans les instructions publiques,
lorsque l'on a dessein de toucher. Indépendamment des règles ordinaires et de
l'étude qu'elles demandent pour en faire l'arrangement, /306/ M. Mulot
pénétrait et brisait les cœurs d'une manière si vive et si sensible que tous
les efforts de l'éloquence humaine tenteraient vainement d'en approcher.»
Après
ces prémices de leur apostolat, les deux missionnaires se retirèrent à
Saint-Pompain, n'ayant encore aucune résidence stable que la maison du prieur,
curé de cette paroisse. Ils s'y occupèrent de l'oraison et de l'étude et se
mirent en état de pouvoir prêcher quelques sermons par mémoire. A la fête de la
Toussaint, ils sortirent de leur retraite pour aller donner une mission à
Saint-Hilaire-sur-l'Autise, membre dépendant du chapitre de Saint-Hilaire de
Poitiers, et ce fut proprement alors[33] que M. Mulot commença à
se faire connaître comme successeur de M. de Montfort, et ouvrit cette carrière
de travaux évangéliques qu'il n'a jamais interrompue jusqu'à sa mort. De là ils
furent appelé[34]
à la mission de Vernon, à la Pommeraye et à Saint-Pompain.[35]
Le
bruit du bien qu'ils faisaient dans le diocèse de La Rochelle les fit désirer
dans le diocèse de Poitiers. Le curé des Fosses, près de Niort, les appela dans
sa paroisse. A son exemple, les curés de Villiers, de la Chapelle-Saint-Laurent,
de Chissé, de Moutiers, voulurent avoir le nouveau missionnaire. Ils l'eurent
chacun à leur tour. Tous admirèrent ses succès et son zèle ; plusieurs même en
furent si frappés qu'ils s'attachèrent à lui et laissèrent leurs bénéfices pour
le suivre dans ses missions.
Cependant,
il[36] n'avait point encore de
demeure fixe, où il pût les rassembler en corps de communauté. Cet inconvénient
ne le déconcerta point, et Dieu commença à lui faire trouver des ressources.
Monsieur
son frère, curé de Saint-Pompain, et M. le curé de Mesle, s'obligèrent conjointement[37] de soutenir cette bonne œuvre
et de les loger, nourrir et entretenir lui et M. Vatel, jusqu'à ce que l'on pût
prendre des arrangements plus solides et plus durables.
Ils
présentèrent même en leur propre nom et celui des missionnaires une supplique
/307/ au Pape, pour le prier d'approuver cette naissante mission et tous ceux
qui s'y associeront sous le nom de nouveaux missionnaires apostoliques de la
communauté du Saint-Esprit, pour faire
15ème cayer
mission
dans les diocèses où ils seraient appelés du consentement des seigneurs
évêques, et de leur accorder une indulgence plénière et tous autres pouvoirs en
pareil cas, etc...
Cette
supplique eut tout le succès qu'on pouvait désirer, parce qu'elle fut appuyée
des attestations[38]
des évêques de La Rochelle et de Poitiers, la première du premier août 1719,
signée Etienne, évêque de La Rochelle, et la seconde du 18ème du
même mois, signée Jean-Claude, évêque de Poitiers.
Tels
étaient les heureux commencements de la société des prêtres établis par M. de
Montfort, dont on a vu les sages règlements dans le cinquième livre de sa vie. Ainsi
s'avançait ce grand ouvrage, dont il[39] avait demandé à Dieu
l'accomplissement avec tant d'ardeur et de persévérance, pour le succès duquel
il avait mis tant de saintes âmes en prières et qui n'était pas moins l'objet à
quoi il rapportait et ses austérités et ses travaux[40], que le terme de ses vœux
et de ses désirs.[41]
Les
missions de l'année suivante furent celles de Sainte-Christine,
Saint-Aubin-le-Cloux, Saint-Pardoux, Saint-Jean de Parthenay, Saint-Germain de
longue-chaume, Le Busieau, et Saint-Hilaire-de-[42]Vihiers. M. Nadau, doyen[43] de cette dernière
paroisse, fut, si satisfait de la mission et des missionnaires, qu'il offrit à
M. Mulot et à M. Vatel de les loger et retirer chez lui, et leur céder son
doyenné pour y jeter les premiers fondements d'une mission fixe et perpétuelle.
Mais il était réservé au lieu de la sépulture de M. de Montfort d'y voir
rassemblés les héritiers de son esprit et de son zèle.
M.
Vatel tomba malade[44] chez ce respectable doyen[45] et y resta[46] pendant les vacances. Ce
généreux ami, toujours plus convaincu /308/ du mérite des deux missionnaires,
leur procura à chacun[47] un petit bénéfice qu'il
leur fit présenter[48] par M. le curé de Notre-Dame
de Vihiers, d'où dépendaient deux petites maisons, où ils pouvaient se retirer
pendant les étés. Mais M. Mulot, voyant que par là il ne suivait pas les
intentions de M. de Montfort, s'en démit peu de temps après, afin de vivre
comme lui entièrement abandonné aux soins de la Providence. On assure même que,
dès lors, il fit le vœu de pauvreté qu'il a observé jusqu'à sa mort.
Ce
fut cette même année que la Sœur Marie de Jésus vint[49] commencer à Saint-Laurent-sur-Sèvre
l'établissement des Filles de la Sagesse, comme on le peut voir dans sa vie, où
l'on n'a rien omis de ce qui concerne cet article, qui en fait la partie la
plus intéressante. Il y avait peu de temps qu'elles y étaient, lorsqu'elle pria
M. Mulot de venir leur donner une retraite. Il profita du temps des vacances
pour se prêter[50]
à cette bonne œuvre, ne connaissant, ainsi que M. de Montfort, d'autre
délassement que de varier un travail tout consacré à l'édification et au salut
des âmes. C'était pour son propre troupeau qu'il travaillait alors, Mr de La
Rochelle l'ayant déjà établi supérieur de cette communauté naissante, titre
qu'il lui confirma par une lettre dont voici la copie prise sur l'original.
A l'Hermenaud, le 27 7bre 1720.
«Vous
avez déjà donné, Monsieur, une retraite aux Filles-de-la-Sagesse à
Saint-Laurent. Je vous prie de continuer à les conduire, les diriger et les
confesser. Je vous charge de cette direction ; ce sont de bonnes filles qui ne
vous donneront pas beaucoup de peine, et qui édifieront le public par leur
bonne conduite et les exemples de vertus qu'elles donneront.
Je
l'espère ainsi et suis avec estime, Monsieur,
tout
à vous, +Etienne, évêque de La Rochelle.» /309/
La
retraite finie, M. Mulot resta quelques jours à Saint-Laurent auprès du tombeau
de son saint maître ; pour y puiser de plus en plus son esprit, et dès lors on
pensa que ce devait être là naturellement le berceau de la nouvelle société de
missionnaires. Il fallait, pour cet effet, acheter dans le bourg une maison[51] assez grande pour[52] rassembler tous ceux qui
voudraient se joindre aux premiers. Cette bonne œuvre était réservée à M. le
marquis de Magnane, seigneur plus distingué encore par sa tendre piété que par
l'éclat de sa naissance. Nous verrons bientôt de quelle manière il signala dans
cette occasion et sa charité et son zèle.
Le
temps des missions approchait, et on pensa à les reprendre. La première qui se
présenta fut celle de Nueil-sous-Passavent. Les missionnaires s'y rendirent. Ce
fut là que la Providence leur donna un nouvel associé dans la personne de M. Le
Valois, dont il est parlé au cinquième livre de la vie de M. de Montfort. On a
vu comment le saint homme[53] étant allé au séminaire
du Saint-Esprit en 1713, l'avait choisi pour travailler dans ses missions. Ce
digne ecclésiastique en avait toujours conservé le désir ; mais quand il eut
appris sa mort, il pensa à se former un autre plan, et ne put s'empêcher de
dire : «Voilà mon projet échoué». Cependant la Providence avait ses desseins
sur lui[54] et voulait le conduire
aux missions de M. de Montfort par un événement vraiment surnaturel, qui fut
comme une seconde invitation qui l'appelait[55] à venir exécuter[56] auprès de ses cendres[57] ce qu'il lui avait[58] demandé pendant sa vie.
M.
Vatel, aussitôt après la mort de M. de Montfort, en avait écrit la nouvelle à
Paris, et avait envoyé deux petites[59] estampes /310/ du
portrait du serviteur de Dieu à M. Caris, directeur du séminaire du
Saint-Esprit. M. Valois, plein de vénération pour la mémoire de celui à qui il
avait voulu s'attacher[60] pour entrer en société de
ses travaux, demanda une de ses estampes et l'obtint. Il plaça l'image dans sa
chambre, afin que la vue d'un homme si rempli de Dieu et consumé dans les
travaux de l'apostolat le ranimât lui-même de plus en plus à se consacrer au
salut des âmes dans les missions ; car cette pensée ne le quittait ni jour ni
nuit.
Il
se trouvait alors dans la maison un jeune ecclésiastique qu'on croyait possédé,
et qui, au jugement de personnes expérimentées, en avait toutes les marques. Cet
ecclésiastique[61]
entra un jour dans la chambre de M. Le Valois et, agité par une de ces crises
qui lui étaient assez ordinaires, il prit l'image et la déchira en trois
morceaux, dont l'un fut jeté dans la cour, l'autre resta dans la chambre, et le
troisième, où était la tête, fut ramassé par un jeune homme qui voulait la
faire dessiner.
C'était
un jour de congé ; on alla à la promenade. Au retour, M. Le Valois trouva dans
la cour leur[62]
possédé qui lui dit «Tu n'as qu'à aller dans ta chambre, tu y verras quelque
chose de beau.» En entendant ce propos, il cherche dans sa poche pour voir s'il
avait bien sa clef. E l'avait[63] en effet. Arrivé à sa
chambre[64], il la trouve bien
fermée, il examine la serrure, n'y voit aucun dérangement, bien assuré
d'ailleurs qu'il n'y avait[65] point d'autre clef dans
la maison avec laquelle on pût ouvrir sa porte. Il entre donc et examine ce qui
avait pu donner lieu au discours que lui avait tenu[66] l'énergumène. Sa surprise
fut extrême lorsqu'il /311/ aperçut l'image de M. de Montfort remise fort
proprement dans sa place[67], et des lignes fort
délicates, comme des cicatrices, dans les endroits où elle avait été déchirée,
en sorte qu'à peine pouvait-on remarquer qu'elle l'eût été. Il sentit en même
temps une odeur très suave, de même que si toutes les fleurs les plus[68] odoriférantes eûssent été
rassemblées dans sa chambre, et cette odeur sortait de l'image ainsi qu'il le
fit remarquer à M. Caris et à plus d'une douzaine d'autres messieurs du
séminaire ;ce qui dura plusieurs jours, au grand étonnement de toute la maison.
Ce que l'on remarqua encore, c'est que les autres images, qui étaient collées
auprès de celle de M. de Montfort et qui avaient été déchirées de la même
manière, ne s'y trouvaient point remplacées.
Cette
merveille a été certifiée par treize témoins dignes de foi le 8 novembre 1721,
entre lesquels sont MM. Bouic, supérieur de la communauté du Saint-Esprit à Paris,
Delahai[69], Caris, Thomas, Leguy[70], Dotassini, tous prêtres,
etc.
Je
soussigné déclare aussi qu'étant au séminaire du Saint-Esprit à Paris en 1746,
M. Caris et M. Thomas me racontèrent ce fait, me le dirent très véritable, et
me firent voir cette pieuse image encadrée, sur laquelle on aperçoit les mêmes
cicatrices ci-dessus énoncées. En foi de quoi, j'ai signé à Saint-Laurent ce 25
juillet 1767.
Charles
Besnard, prêtre missionnaire.
M.
Le Valois lui-même a attesté par écrit la vérité de (ce) fait surprenant,
ajoutant que ce n'est pourtant pas ce qui le détermina à venir en Poitou. En
effet, la vocation pour les missions[71] de M. de Montfort était
bien plus ancienne, ainsi que nous l'avons déjà vu, mais cet événement ne
contribua pas peu à l'affermir dans son dessein.
Il
avait aussi consulté /312/ sur une démarche si importante les personnages les
plus sages et les plus éclairés qui fûssent alors dans Paris, entre autres, M.
Simon Gourdan, chanoine régulier de Saint-Victor, mort en odeur de sainteté en
1729, qui l'encouragea à suivre son attrait. Ainsi, après avoir réglé quelques
affaires domestiques, n'ayant plus rien qui pût ni l'attacher ni le distraire,
il se mit en chemin à la manière des apôtres, à pied, sans argent, abandonné à
la Providence. Son intention était d'aller d'abord à Saint-Laurent pour vénérer
les cendres de M. de Montfort et demander sur son tombeau l'esprit apostolique.
Il
pensait que, pour s'y rendre, il fallait passer par La Rochelle, et il y
dirigeait ses pas. Il avait déjà passé tout le pays de l'Anjou, et comptait
s'embarquer aux Noyers-sur-Loire ; mais la lenteur des nautonniers à se rendre
à leur barque, aussi bien que le mauvais temps, le déterminèrent à aller par
terre. La Providence, qui le conduisait, permit qu'il s'éloignât de la route
qu'il croyait suivre, et qu'abandonnant le droit chemin de La Rochelle, il vînt[72] sans le savoir, à
Nueil-sous-Passavent où MM. Mulot et Vatel qu'il cherchait étaient à donner la
mission. La surprise et la joie furent égales de part et d'autre. On admira les
desseins de la Providence et on ne s'occupa que des moyens de les remplir.
M.
Le Valois, saintement impatient d'aller satisfaire sa dévotion au tombeau de M.
de Montfort, ne resta que deux ou trois jours avec les missionnaires et partit
dans la résolution de les rejoindre à la prochaine mission. Il arriva donc à
Saint-Laurent et fut d'abord au presbytère demander l'hospitalité[73]. M. le doyen était
absent, il ne trouva que Melle sa sœur, fille très vertueuse et très
charitable, mais qui le /313/ voyant si mal équipé, presque sans souliers dans
ses pieds, le prit pour quelqu'aventurier et ne voulut pas le recevoir dans
l'absence de son frère. L'humble prêtre, pénétrant la cause de son embarras, lui
dit tranquillement : «Mademoiselle, consultez votre bon ange, et faites ce qu'il
vous inspirera.» Une réponse si sage et si modérée la changea tout à coup. Elle
fit entrer le respectable étranger et le combla de politesses, en attendant le
retour de M. le doyen, auquel il découvrit qui il était et le motif de son
voyage. Le lendemain, il alla voir la sœur Marie-Louise de Jésus. Il eut avec
elle une longue conversation, et dès lors[74] cette digne supérieure
reconnut en lui un si grand trésor de grâces et de sainteté qu'elle pensa à le
retenir à Saint-Laurent pour être le directeur[75] des filles qu’elle
commençait à rassembler. Mais le moment n'était pas encore arrivé, et il
fallait qu'il s'agrégeât avec les missionnaires de M. de Montfort, afin de
vérifier plus parfaitement ce qu'avait dit le serviteur de Dieu : «Que ce
serait des prêtres du Saint-Esprit qui seraient les directeurs des Filles de la
Sagesse». Il ne demeura donc à Saint-Laurent que peu de jours, pour y
satisfaire sa dévotion et s'y délasser du voyage. Après quoi, il se rendit à
Niort, où l'on se disposait à donner une mission[76]. Elle fut une des plus
ferventes et des plus fructueuses qu'on ait faites depuis la mort de M. de
Montfort. Il y eut quantité de religionnaires qui se convertirent, des
réconciliations édifiantes, des procès[77] terminés à l'amiable,
beaucoup de restitutions, un nombre infini de pécheurs qui donnèrent des
marques d'une sincère pénitence.
Quoique
cette mission se fit pendant les jours gras, il n'y eut dans la ville ni bals
ni danses. /314/ On y planta trois croix, l'une à la porte de Parthenay,
l'autre à la porte de Saint-Gelais[78], la troisième à la porte
de Saint-Jean. La procession générale qu'on y fît le dimanche gras fut si
nombreuse qu'il y assista plus de trente mille personnes. Elle fut conduite non
seulement par le clergé de Niort, mais encore par celui des paroisses voisines
qui s'y rendirent processionnellement, même de Saint-Jean de Parthenay, qui
entraîna sous sa bannière une grande partie des habitants de cette ville,
quoiqu'éloignée de Niort de plus de huit lieues, on y comptait 400[79] confrères de
Saint-Nicolas, revêtus de magnifiques surplis, plus de mille pénitents blancs,
qui s'étaient rendus de toutes les paroisses où l'on avait déjà fait la mission
pour se joindre à ceux de Niort, et au moins deux mille filles voilées en blanc
qui tenaient en main des étendards de toutes les couleurs, en chantant des
cantiques pour marquer la victoire qu'on avait remportée sur le monde, le péché
et le démon. Un curé, qui fait ce détail, et qui était allé voir pendant la
mission[80] M. Mulot et ses
confrères, attribue tous ces succès[81] à la régularité de leur vie.
M.
Le Valois s'y signala par les savantes conférences qu'il y fit en public, aussi bien que par son infatigable assiduité au
confessionnal, et un curé du diocèse de La Rochelle des plus distingués par son
mérite, M. Michon, curé des Epesses, a dit plus d'une fois : «Que M. Le Valois,
quoiqu'il ne prêchât point, fit plus de bien qu'aucun des autres
missionnaires.»
La
mission finie, il se prêta avec le même zèle à une autre bonne œuvre qu'on lui
offrit. Ce fut de résider quelque temps /315/ à l'hôpital de Niort, pour se
charger du spirituel de la maison et réformer bien des abus qui s'y étaient
glissés. Il y travailla avec sa prudence ordinaire pendant deux mois, après
lesquels voyant[82]
l'heureux fruit de ses travaux et sa commission étant finie, il laissa[83] la place à M. Toutant,
prêtre, qui s'était déjà joint, il y avait quelque temps, à M. Mulot, et s'en
retourna à Saint-Laurent passer les vacances chez M. le doyen, tandis que MM. Mulot
et Vatel allèrent passer les leurs à Saint-Pompain.
Ils
n'avaient encore ni les uns ni les autres aucune de meure fixe. M. Mulot allait
bien de temps en temps à Saint-Laurent-sur-Sèvre pour y remplir l'emploi dont
Mr l'évêque de La Rochelle l'avait chargé auprès des Filles de la Sagesse, mais
il n'y avait aucun logement dont il pût faire le lieu de sa résidence ; et d'ailleurs,
étant supérieur des missions et en soutenant, pour ainsi dire, seul tout le
poids, il ne pouvait s'en absenter sans que l'œuvre sainte en souffrît quelque
préjudice. Il fallut donc trouver un moyen pour arranger toutes choses. On le
trouva en procurant aux Filles de la Sagesse un directeur qui, étant logé[84] dans le lieu, fût à
portée[85] de les confesser
lorsqu'il serait requis et M. Valois fut celui sur qui on jeta les yeux.
Il
avait passé toutes ses vacances au doyenné, il avait travaillé dans la paroisse
avec un zèle et une assiduité qui charmait tout le monde, chacun cherchait à
l'envi à lui donner sa confiance. C'était l'ange conducteur qu'il fallait aux
Filles de la Sagesse. Aussi la sœur Marie-Louise de Jésus l'avait-elle toujours
eu en vue depuis qu'elle s'était entretenue avec lui à sa première arrivée à
Saint-Laurent. On lui en fit donc la proposition, et il l'accepta.
Cependant
il était nécessaire de procurer au moins une chambre au nouveau /316/
directeur, et à tous les missionnaires une demeure auprès du tombeau de leur
saint fondateur.
Cette
bonne œuvre était réservée à un vertueux seigneur dont nous avons déjà parlé, et
que nous ne pouvons nous dispenser de faire connaitre ici, autant pour
l'édification du lecteur que pour satisfaire au devoir d'une juste
reconnaissance.
Monsieur
le marquis de Magnane, notre illustre bienfaiteur, naquit[86] le 21 septembre 1664, au
château d'Echarbot, paroisse de Saint Sylverin, diocèse d'Angers. Il fut
baptisé à la maison, et les cérémonies du baptême ne lui furent faites que le
18 septembre 1667 par M. Davy, curé de Saint-Martin du Mesnil. Son parrain fut
Monseigneur Henry Arnaud, évêque d'Angers, et sa marraine
Marie-Anne
de Sesmaisons, veuve de messire Guy de Laval, chevalier des ordres du roi, et
grand chambellan de M. le duc d'Orléans.
Il
fut élevé fort délicatement, car il était d'une si faible complexion, qu'on lui
avait dit[87]
qu'il ne passerait pas trente ans ; mais Dieu conserva des jours qui devaient
être remplis de tant de bonnes œuvres. Il mena dès sa jeunesse une vie très
régulière. Il embrassa le parti des armes, et sût toujours allier le service de
Dieu avec le service du roi[88]. Il faisait consister la
vraie bravoure à combattre les ennemis de l'Etat et non pas à venger des
injures personnelles. On lui fit[89] quelques fois de
mauvaises querelles et on lui donna des défis ; mais il ne voulut jamais en
accepter aucun, par la seule raison que le duel est en même temps opposé à la
loi de Dieu et à la loi du prince. Un jeune officier, voulant tourner en
ridicule la dévotion du pieux marquis nouvellement arrivé au régiment, lui
demanda de mettre l'épée à la main. «Non, répondit-il, je n'en ferai rien, mais
si vous m'attaquez je me /317/ défendrai, comme il est juste.» Il l'attaqua en
effet, mais le vertueux militaire lui fit voir qu'il savait, et mieux que lui,
manier une épée, et après avoir pris une sage précaution pour ne le point blesser,
il le mit[90]
hors d'état de le blesser lui-même. Cette action fut bientôt connue dans tout
le corps. On se moqua de la puérile bravade de l'agresseur, et on loua l'héroïque
générosité d'une si courageuse défense.
Après
avoir servi longtemps avec honneur, il épousa une demoiselle d'une piété rare,
parente, par ses ancêtres, de saint François de Sales, et dont il eut plusieurs
enfants.
Etant
devenu veuf, il ne pensa plus qu'à se donner entièrement aux bonnes œuvres et
se distingua surtout par sa charité et son zèle. En 1728, il fit le voyage de
Rome pour visiter les tombeaux de saint Pierre et de saint Paul, et en même
temps à dessein d'entrer dans l'état ecclésiastique. Il s'en ouvrit au Pape
Benoît XIII. Mais le Saint Père[91] lui ayant dit que Dieu
demandait de lui qu'il fit, dans son état, tout le bien qu'il pourrait, il ne
douta point que Dieu[92] ne lui eût parlé par son
Pontife, et dès lors il se désista de son pieux projet[93].
Il
revint à son château de Magnane en Anjou ; il s'y employa à toutes sortes d'œuvres
charitables. Il n'en était aucune qu'il ne fît par lui-même ou[94] à laquelle il ne voulût
avoir part. Fonder des hôpitaux, des maisons de charité, des écoles
chrétiennes, payer des pensions à la pauvre noblesse, se rendre caution pour
des personnes insolvables, tout était de son ressort. Outre les sommes immenses
qu'il distribuait dans ces occasions, il donnait en particulier avec une
profusion[95]
qui le réduisait quelquefois à manquer du nécessaire.
Souvent
il s'est dépouillé de ses chemises, de ses vestes, de ses gilets pour en
revêtir les pauvres[96]. Quand il avait tout
donné, il empruntait l'argent de son domestique qui[97], ne pouvant le lui
refuser[98], se croyait au moins[99] autorisé à lui faire de
respectueuses remontrances, et à lui donner des leçons d'épargne dont ce bon
maître /318/ ne se trouvait point offensé, mais que la première occasion de
donner lui faisait bientôt oublier[100]. Néanmoins, pour ne pas
entamer la succession de ses ancêtres qu'il voulait laisser tout entière à son
fils unique, il lui abandonna tout son bien[101] qui montait à plus de
dix mille écus[102] de rente et ne se
réserva qu'une simple pension annuelle de quatre mille livres. C'était bien peu
pour fournir à de si abondantes charités; aussi la pension se trouvait-elle
épuisée avant le terme échu[103], et le charitable
pensionnaire réduit aux expédients.
On
a dit[104]
dans la vie de M. de Montfort comment avait commencé la relation qui était
entre ces deux grands hommes. Ils s'étaient vus depuis à Rennes chez M.
d'Orville, et n'avaient cessé de s'édifier mutuellement par ces œuvres pieuses
qui éternisent la mémoire des hommes de miséricorde. La mort du saint
missionnaire ne fit qu'accroître dans le cœur de son ami les sentiments d'estime
et de vénération qu'il avait toujours eus pour lui. Il se sentit plus animé que
jamais du désir de l'imiter dans ce qui pouvait convenir à son, état et,
persuadé qu'au secours des exemples qu'il lui avait donnés allait succéder le
secours de son intercession, il pensa à l’invoquer, et vint sur son tombeau
changer en un devoir de religion ce qu'il aurait pu ne donner qu'à
l'attachement et à l'amitié.
Ce
fut là comme le moment marqué dans les desseins de Dieu pour l'établissement
des missions de M. de Montfort dans un lieu fixe et permanent.
Madame
la marquise de Bouillé était alors à Saint-Laurent pour y former une école[105] de charité qui devait
être tenue par la Sœur Marie de Jésus[106] et les autres premières
Filles de la Sagesse. Elle connaissait le marquis de Magnane, elle lui parla et
lui inspira le dessein d'acheter dans le bourg une maison pour y loger les
missionnaires[107].
Il saisit avec plaisir cette bonne œuvre[108]. Il fit l'acquisition
/319/ qu'on désirait, en paya les lots et rentes, aussi bien[109] que les droits
d'indemnité et d'amortissement. Ce fut par ce moyen[110] que les missionnaires
fixèrent leur résidence[111] à Saint-Laurent-sur-Sèvre,
en 1722, époque qui leur sera à jamais chère et précieuse, préférant encore
aujourd'hui le sombre séjour d'une bourgade enterrée dans un vallon à tous les
établissements qu'ils auraient pu se procurer ailleurs, mais qui les auraient
éloignés du tombeau[112] de leur Père.
M.
de Magnane voulut lui-même demeurer avec eux et occuper une de leurs cellules. Il
vivait comme eux et faisait exactement leurs exercices de piété pendant le
temps des vacances qu'ils se trouvaient tous rassemblés. Il les édifiait par
son humilité, sa ferveur, son recueillement[113], sa tendre charité pour
les pauvres. Ce qui le distinguait surtout, c'était l'esprit de pauvreté, un
parfait abandon à la divine Providence et un zèle pour le salut des âmes qui
eût pu[114]
servir de modèle aux ouvriers évangéliques avec qui il faisait sa demeure. Son
état ne lui permettant pas de partager leurs travaux, il imagina un autre moyen
d'inspirer le goût de la piété et de répandre partout[115] le feu sacré de l'amour
divin. Ne pouvant donc exercer le ministère de la parole, il employa le secours
de la plume et donna au public[116] quantité de petits
livres de dévotion, qu'il fit imprimer à ses frais et qu'il savait distribuer à
propos.
Tels
sont les livrets intitulés : «Maximes chrétiennes», dédiées à la Reine - «Le
mépris du Monde» - «Sur le Rosaire» - «Prières pour dire aux pieds du crucifix»
- «Réflexions sur ce qui peut consoler dans les souffrances» «Lettre à un
riche», de ses amis - «Adoucissement dans les peines de la vie» - «Traité de
l'amour-propre» - «Sur le Saint Sacrement» - «Lettre à tous ceux qui ont
l'esprit droit, que Dieu seul donne à quiconque le demande avec ferveur et
humilité» - «La véritable grandeur d'âme», dont il y a eu trois éditions et
dont le journal de Trévoux fait l'éloge, louant également l'humilité de
l'auteur, lequel cachant /320/ son nom a su se soustraire aux applaudissements
- «Quatre-vingt-quatre estampes in-folio[117] accompagnées de
réflexions et de prières»[118] - «Avis aux pères et
mères sur l'éducation de leurs enfants» - «Sur les possessions du démon». Il
comptait quelques années avant sa mort faire imprimer un livre intitulé «Les
folies du monde et le triomphe de la charité».
Pour
mieux faire connaître ce grand homme de bien, je joins ici ce que me répondit[119] à son sujet une vertueuse
demoiselle de condition, nommée de l'Isle, que je savais avoir été fort liée
avec lui pour les bonnes œuvres et à laquelle j'écrivis en 1757 afin d'en avoir
quelques mémoires. Voici[120] la réponse copiée sur
l'original. «Pendant plus de trente ans que j'ai eu l'avantage de voir M. le
marquis de Magnane dans différentes situations, on le trouvait toujours dans
une égalité parfaite. Une joie douce, pleine de dignité accompagnait toutes ses
actions, encore plus dans ses maladies. Sa charité était continuelle, soit pour
instruire, pour consoler et donner. M. le comte de Ménil, son frère, m'a dit
que, rencontrant une fille décolletée, il lui reprocha son immodestie. Elle lui
dit n'avoir point de mouchoir. Lui, qui venait de donner le sien à une personne
qui n'en avait pas, coupa une manche de sa chemise et lui donna. Il faisait une
pension à quelqu'un qui débitait malgré cela cent et cent indignités contre
lui. On l'en avertit en lui disant que de donner dans ce cas, c'était autoriser
le vice, et il répondait que c'était le besoin qui aigrissait le caractère de
la personne, et non un fond de malignité, et il lui augmenta la pension. Ayant
le bonheur de loger en même maison que lui à Paris, je l'aperçus un jour donner
en cachette de son domestique à un pauvre des œufs frais, cuits pour son dîner
un jour maigre. /321/ Entrant un jour chez des dames de considération qui
jouaient, elles lui proposèrent le jeu sans s'attendre qu'il l'acceptât, ce
qu'il fît néanmoins avec cette politesse qui lui était si naturelle, mais à
condition que le gain du jeu serait pour les pauvres. Il était connu à la cour
pour le solliciteur des infortunés ; il leur écrivait leurs placets pour leur
éviter de payer des écrivains. Il n'employait ses connaissances que pour
l'utilité commune, ayant étudié particulièrement celles qui remédient aux
maladies et infirmités ; la physique expérimentale et la chimie étaient son
objet; il composait des médecines et des élixirs, pour des pauvres, où il
entrait des choses fort chères. Il me montra un jour de l'ambre gris, qui était
une des choses qui entraient dans ses compositions, qui coûtait cette année-là
six cents livres l'once.
Il
ne se livrait pas moins pour le salut des âmes. Quand il implorait le ciel pour
quelque conversion particulière, ou dans une grande affliction, il se préparait
aux prières qu'il faisait pour ces personnes par un jeûne au pain et à l'eau de
quelques jours et d'autres mortifications.
Son
profond respect pour le lieu saint animait souvent son zèle, il avait composé un
livre sur le respect dans les églises. Dès qu'il apercevait quelqu'un se
dissiper, il leur présentait ce livre, de quelque rang qu'ils fûssent. Le
respect humain ne l'a jamais ralenti quand il s'agissait de l'intérêt de Dieu
et du prochain. On l'a vu dire à des grands : «Il court dans le public telle et
telle chose de vous ; pensez, Monsieur, que vous êtes sur la scène et que vous
nous devez l'exemple.» Il parlait d'effusion de cœur, et dès qu'il s'apercevait
qu'il faisait impression, il disait d'un air enjoué : «Je suis un bavard de
dire cela à de plus /322/ savants que moi.»
L'humilité
était le fond et la base de toutes ses actions. Je l'ai vu un jour être refusé
chez un ministre par celui qui gardait la porte du cabinet des audiences
particulières. Il se tint cinq quarts d'heure debout à cette porte, avec une
contenance joyeuse et pleine de dignité. Le ministre, sortant de son cabinet,
lui reprocha vivement de n'être point entré. Il ne répondit au ministre que par
un sourire.
Il
est incompréhensible le bien qu'il procurait sans être opulent. C'était un
marchand qu'il remontait en partie, un plaideur pour qui il faisait quelques
avances, des filles qu'il aidait à établir, surtout à mettre au couvent. Mais à
quoi il était plus porté, était de fonder des écoles et de contribuer à des
missions. Il a aidé avec M. de Pombriant à l'œuvre des Savoyards ; je crois
qu'il donnait une partie des chemises et des habits. Son extrême charité le
rendait industrieux pour faciliter des adoucissements aux pauvres malades. Il
m'a fait goûter de ces confitures qu'il faisait à peu de frais et qui auraient
pu être servies sur la table des riches.
Je
lui dis un jour que je croyais que ses prières étaient bien ardentes pour les personnes
peinées. Il répondit : «Je dis simplement : Hé, mon Dieu ! pourquoi
laissez-vous si longtemps ces bonnes gens dans l'affliction ? Je crains que
cela ne fasse appréhender à quelqu'un de vivre vertueusement. » Quand il
partait de Paris pour l'Anjou, on ne peut dire la désolation des pauvres et
celle de ses amis qui craignaient d'être frustrés du beau spectacle de sa
précieuse mort. Mais Dieu nous l'a montré assez de temps pour que ses grands
exemples nous servent.» Ici finit le récit de Melle de l'Isle.
M.
le marquis de Magnane mourut à Saint-Laurent, comme il y /323/ avait vécu dans
la pratique des vertus les plus héroïques en tout genre, après avoir encore
jeûné le carême jusqu'au jour qu'il tomba malade et presque jusqu'à sa mort,
car il ne fut malade que huit jours. Il mourut le 15 mars 1750 entre quatre et
cinq heures du matin. C'était le dimanche de la Passion, époque remarquable par
où Jésus-Christ[121] semble avoir récompensé
la dévotion particulière qu'il avait au mystère de sa Passion[122]. Il était âgé de près de
86 ans. Il fut inhumé dans la chapelle de la sainte Vierge à Saint-Laurent,
dans un caveau qu'on y creusa, vis-à-vis du tombeau de M. de Montfort. On prit
après sa mort l'empreinte de son visage et l'on a tiré son portrait, au bas
duquel un des messieurs les missionnaires a mis cette inscription : Henricus Franciscus de Racapé, Marchio de
Magnane, quo huic domui nemo amicior, nemo in pauperes beneficentior : nemo
zelo, pietate et Religione clarior : Obiit die 15 martii. anno 1750. aetatis suae
86.
M.
de Montfort avait prédit longtemps avant que de mourir que ce serait un laïque
qui contribuerait à donner une consistance aux missionnaires du Saint-Esprit. On
ne peut refuser[123] à M. de Magnane la
gloire et le mérite d'avoir accompli la prédiction du serviteur de Dieu, en
achetant pour eux à Saint-Laurent une maison destinée[124] à fixer leur demeure
dans ce lieu, que tant de pieux monuments ont déjà rendu célèbre.
Ils
ne pensaient de leur côté qu'à remplir les fonctions de leur saint ministère[125] et saisirent[126] avec empressement la
première occasion qui se présenta de continuer leurs travaux[127]. Ils allèrent[128] donner la mission à
Contré, tandis que M. le doyen de Saint-Laurent se préparait à en avoir une
dans sa paroisse. Il ne s'était écoulé que cinq années depuis celle que M. de
Montfort y avait faite et qui avait si glorieusement terminé sa vie. Aussi M.
Mulot et ses associés ne firent qu'en renouveler et fortifier la ferveur. Une
seule chose[129]
était /324/ réservée à leur zèle, la mort prématurée de l'homme de Dieu ne lui
ayant pas permis de l'exécuter : c'était de faire paver et arranger le chœur de
l'église.
M.
Vatel se chargea de conduire cet ouvrage et demeura exprès dans le lieu après
la mission. Les paroissiens s'y prêtèrent avec un saint empressement en faisant
les charrois nécessaires et en permettant qu'on prît les tombes[130] de leurs ancêtres, au
moins celles qui se trouvaient autour de l'église.
Le
missionnaire fit aussi raccommoder le caveau qui est sous le grand autel, dans
lequel on conserve la précieuse relique d'un os d'un doigt de saint Laurent,
patron de l'église, et mît ce souterrain en état d'y célébrer avec décence les
divins mystères.
Ce
fut pendant cette même mission[131] qu'on jeta les premiers
fondements des établissements des missionnaires et des Filles de la Sagesse,
comme il paraît par l'acte d'acquisition du 7 avril 1721. On fit ensuite la
mission de Saint-Amand, d'où M. Mulot se rendit avec M. Le Valois à
Saint-Michel-sur-Mont-Mercure[132], au diocèse de Luçon. S'ils
avaient pu oublier qu'ils étaient successeurs de M. de Montfort, la
contradiction qu'ils essuyèrent aurait suffi pour les en faire souvenir. Deux
prieurs voisins qu'on supposera, si l'on veut, avoir été plutôt prévenus que
mal intentionnés, entreprirent d'indisposer l'évêque contre les missionnaires. Ils
ne jugèrent point à propos de confier leurs plaintes au papier, ils allèrent
eux-mêmes trouver[133] le prélat à Luçon. Il ne
douta point de la vérité des faits qu'ils déposèrent. On ne s'imagine pas que
deux hommes de caractère et en place viennent de concert débiter à un prince de
l'Eglise des choses controuvées[134] ou même simplement
hasardées. Le prélat les en crut donc sur leur parole et défendit aux
missionnaires de continuer la mission. M. Mulot crut que l'honneur /325/ du
ministère et, dans les circonstances, le salut des âmes exigeaient de lui qu'il
détruisit de si fausses imputations. Il alla donc, à son tour, se présenter à
l'évêque[135],
lui exposa la vérité des faits, lui montra[136] clairement la méprise ou
l'imposture, fit lever la défense et retourna continuer la mission, qui eut
tout le succès dont les épreuves sont ordinairement le présage.
M.
Le Valois, déjà fixé à Saint-Laurent, y retourna reprendre son logement chez M.
le doyen. Les autres se rendirent encore à Saint-Pompain, jusqu'à ce que la
maison qu'on leur préparait pût leur offrir une retraite[137]. Elle était dans un si
pitoyable état qu'il fallut du temps pour y faire seulement les arrangements
les plus nécessaires et pour la rendre un peu logeable. On eut donc le temps,
avant qu'on pût s'y établir, de recommencer l'année des missions.
La
première fut annoncée à la Fougereuse. M. Le Valois se mit en chemin pour s'y
rendre, mais comme il avait travaillé à Saint-Laurent pendant toutes les
vacances avec une ardeur extrême et une assiduité continuelle au confessionnal,
il ne put arriver jusqu'au terme et tomba malade à La Tardière, où il fut
obligé de rester deux ou trois mois.
Les
autres poursuivirent leur chemin et firent, cette année, tout de suite, les
missions de la Peiratte[138], de Sauvay où ils firent
réparer l'église qui n'avait, pour ainsi dire, ni pavé, ni couverture, les
missions de Saint-Hilaire-de-Voux, de Gourgé, de Chalandray, de la Tourlandrie
et de Jaunay. M. de Foudras, coadjuteur de Poitiers[139], honora cette dernière[140] de sa présence, en fit
la clôture et y donna la tonsure à M. Mathurin Rangeard, connu sous le nom de
frère Mathurin. L'intention du pieux et savant prélat fut de donner par là[141] plus d'autorité au zèle
de ce bon frère qui, depuis que M. de Montfort l'avait appelé à sa suite,
s'était toujours occupé de faire dans les missions l'office de catéchiste et au
chant des cantiques[142] par lesquels il
inspirait[143]
la dévotion et portait tout le monde à la pénitence.
La
mission finie, dès le lendemain, M. le curé à la tête d'une partie de ses
paroissiens et accompagné de tous les missionnaires, se rendit en /326/
procession à l'église de Saint-Michel de Poitiers pour y vénérer l’image
miraculeuse de Notre-Dame-des-Larmes, que M. de la Poype venait d'y faire
placer pour satisfaire la dévotion des fidèles et l'exposer à leur vénération. Le
miracle de cette célèbre image a trop de rapport avec la vie que nous venons
d'écrire pour n'en pas donner ici un récit abrégé. Mais pour ne rien dire que
de bien authentique sur un fait si important, nous allons le rapporter tel
qu'il est énoncé dans le Mandement que donna[144] à ce sujet le saint
évêque de Poitiers.
«Il
n'est personne, dit-il d'abord, qui n'ait ou
ï
parler de l'événement singulier dont on s'aperçut au mois
de novembre dernier, dans un tableau de la sainte Vierge tenant le saint enfant
Jésus entre ses bras, lequel tableau était dans l'oratoire d'une fille pieuse
demeurant près l'église de Saint-Michel. On y vit tout d'un coup des gouttes
d'eau en forme de larmes, qui coulaient du visage de la sainte Vierge qui y est
dépeinte. Les circonstances extraordinaires qu'on remarqua dans cette sainte
image attirèrent d'abord l'admiration et l'étonnement, et produisirent une
dévotion si sensible qu'en peu de moments la foule et le concours
s'augmentèrent dès le soir, et encore plus le lendemain matin. On fut obligé de
transporter cette image dans une chapelle de l'église de St-Michel[145]... et, comme il était de
notre devoir de vérifier exactement tout ce qu'on assurait être arrivé à ce sujet
à diverses personnes, nous avions commis spécialement notre official pour faire
l'enquête et vérification des faits allégués et des guérisons qu'on assurait
être miraculeuses. Les dépositions ont été faites par-devant ledit sieur
official par des personnes dignes de foi ... et, le tout nous ayant été
rapporté et par nous examiné, nous avons eu la consolation de voir la preuve
concluante de /327/ plusieurs faits surprenants qui ont été reconnus dans cette
image, et de plusieurs guérisons opérées sur diverses personnes d'une manière
si prompte et si extraordinaire qu'on a tout sujet de les attribuer à la
puissance de Dieu, qui a voulu favoriser ceux qui ont eu recours à
l'intercession de la très sainte Vierge en honorant cette sainte image si
extraordinairement manifestée.
Il
est donc prouvé par cette enquête : Premièrement, que le jeudi, 14 novembre
dernier, sur les neuf heures du soir, la dame Anne Braud, fille demeurant près
Saint-Michel, voulant faire sa prière à Dieu dans son oratoire devant une image
ou tableau de la Ste Vierge tenant le St enfant Jésus entre ses bras, elle fut
fort surprise de voir que des gouttes d'eau, en forme de larmes, découlaient
des yeux de l'image, de la même manière que quand une personne pleure ; que,
dans le saisissement où elle se trouva, elle en pensa évanouir; sur quoi elle
appela[146]
deux filles qui[147] étaient logées sous sa
chambre, et qu'elles s'aperçurent de ce fait étonnant ; qu'il s'y rendit un
grand nombre de personnes dès le même soir et le lendemain jusqu'à onze heures,
et par un grand nombre de témoins oculaires qui ont déposé, il y a preuve que
ces gouttes d'eau découlaient véritablement du visage de la sainte Vierge
dépeinte dans le tableau ; qu'elles descendaient jusqu'aux pieds du saint
enfant Jésus, sans passer plus loin ; que tout le reste de l'image était sec,
sans aucune apparence d'humidité ; que lesdites gouttes d'eau, ayant été
essuyées plusieurs fois, il en découlait un instant après de nouvelles ; et que
ces larmes coulèrent jusqu'à onze heures du lendemain matin ; et qu'enfin ce
spectacle si nouveau et si touchant saisit d'étonnement tous ceux qui en
approchaient, lesquels étaient en même temps attendris jusqu'aux larmes par la
douleur de leurs péchés et par le désir de leur salut.
Ainsi,
comme on n'a pu découvrir aucunes causes naturelles de ces gouttes d'eau,
puisque premièrement tout le reste du tableau était sec et sans humidité ;
secondement, qu'ayant tourné l'image de l'autre côté, on l'a vue /328/
pareillement très sèche ; troisièmement, qu'elle était attachée contre une
tapisserie derrière laquelle était une natte de paille, et ensuite un pan d'ais
très sec ; quatrièmement, que le temps était très beau ce jour-là ; enfin,
qu'il y avait d'autres tableaux près de celui-ci qui n'étaient nullement humides.
Toutes ces circonstances font qu'on ne peut douter que l'événement ne soit un
des plus extraordinaires et ne tienne en quelque façon du miracle ... »
Le
prélat, après avoir rapporté plusieurs guérisons miraculeuses arrivées à
l'occasion de cette image, finit son Mandement par ces paroles : «Mais nous en
avons rapporté suffisamment pour exciter notre foi et notre reconnaissance
envers Dieu, et pour augmenter notre dévotion envers la très sainte Vierge,
honorée particulièrement dans ce saint lieu depuis la manifestation de sa
sainte image...
A
Poitiers, ce 1 er juillet 1 7 2 1,
+Jean
Claude, évêque de Poitiers.
Par
Monseigneur Bamard.»
Ce
fut donc pour vénérer cette miraculeuse image que la procession de Jaunay se
rendit à Poitiers[148]. Outre l'empressement
que la célébrité du prodige récemment opéré inspirait à tout le monde de venir
voir et honorer le pieux monument, messieurs les missionnaires avaient une
raison spéciale[149].
Cette
procession se fit avec le plus touchant appareil les pieds nus, hommes et
femmes. Les filles étaient voilées. Les pénitents y tenaient leur rang. Le
clergé marchait ensuite. Ils entrèrent dans cet /329/ ordre à Poitiers, donnant
dans tous les lieux où ils passaient un spectacle de religion dont on était
également attendri[150] et édifié, surtout
lorsqu'on faisait attention qu'ils allaient honorer les larmes que la Mère de
Dieu a versées sur une ville qui en a toujours ignoré la cause, sans doute
parce qu'elles ont détourné de dessus elle des malheurs qui la menaçaient et
dont elle lui a épargné jusqu'aux premières atteintes et à la prévoyance.
Ce
fut à peu près dans ce temps, c'est-à-dire pendant les vacances de 1722, que
les missionnaires vinrent commencer à Saint-Laurent la résidence qu'ils y ont
toujours fait depuis. Ce fut aussi alors qu'ils pensèrent à faire une élection
en forme pour se donner un supérieur qui fût reconnu pour tel par tous les
missionnaires et à qui ils fûssent tous soumis. Ils firent à cette intention,
pendant huit jours, une retraite commune, à la fin de laquelle étant tous
assemblés, M. Mulot se leva et dit. : «Qu'il était nécessaire qu'il y en eût un
qui fût choisi par l'accord de ses confrères pour être le supérieur reconnu
pour tel ; qualité qui jusqu'alors ne lui avait été conférée par Mgr l'évêque
qu'au regard des Filles de la Sagesse et non des missionnaires, et que chacun
devait penser à celui qu'il en jugerait le plus capable.» Le choix fut bientôt
fait, et toutes les voix se réunirent pour M. Mulot lui-même, déjà désigné et
choisi par M. de Montfort qui, en mourant, l'avait mis à la tête de la bonne œuvre
et la lui avait si expressément recommandée.
La
nouvelle communauté commençait à se former. Les règlements que le fondateur
avait laissés à ses enfants s'observaient à la lettre. L'oraison, les examens,
les prières, les repas, tout se faisait en commun. Il leur manquait une chose :
c'était une chapelle domestique pour y faire leurs exercices de piété et y
célébrer les saints mystères. Ils demandèrent à M. de La Rochelle la permission
d'en avoir une et il la leur accorda par la lettre[151] suivante :
«Nous
permettons au sieur Mulot et aux missionnaires qui lui sont associés de faire
bâtir dans la maison qu'ils occupent, dans la paroisse de Saint-Laurent, /330/
un oratoire ou petite chapelle, pour y faire leurs retraites et autres
exercices de piété ; où ils diront la sainte messe ; et en attendant de faire
bénir ou bénir une chambre de la maison, dans un lieu décent, pour les
retraites et leurs autres exercices.
Nous
commettons l'un de ces messieurs les missionnaires, ou tel autre qu'ils
jugeront à propos, pour faire la bénédiction de cet oratoire ...
A
la Pommeraye, dans le cours de nos visites, 21 septembre 1723.
+Etienne, évêque de La Rochelle.»
On
choisit, en conséquence de cette permission, une chambre qu'on arrangea le
mieux qu'il fût possible. On la bénit, et l'honneur de faire cette cérémonie
fut déféré à M. Thomas de la communauté du Saint-Esprit de Paris, qui était
venu à Saint-Laurent pour s'y consacrer aux missions. Le pieux ecclésiastique
en avait formé le projet dès l'année 1713, lorsque M. de Montfort, étant dans
cette respectable[152] communauté, exhortait
les sujets dont elle était composée[153] à embrasser ce genre de
vie apostolique. Mais n'ayant pu exécuter son dessein pendant la vie du
serviteur de Dieu, il en saisit l'occasion dès qu'elle se présenta. Il se
trouva donc à Saint-Laurent dans le temps dont nous parlons, fut choisi pour
faire la bénédiction[154] de la chapelle, et la
bénit sous l'invocation du Saint-Esprit, ce qui fait qu'encore aujourd'hui[155] on appelle à
Saint-Laurent, la maison des missionnaires la Maison du Saint-Esprit.
Ce
bon prêtre commença avec M. Mulot la carrière des missions. Il se trouva à
deux, mais ayant été mandé par M. Bouic[156], supérieur du séminaire
du Saint-Esprit, à Paris, il s'y rendit bien affligé de ne pouvoir suivre
l'attrait qu'il se sentait[157] pour les missions.
On
en fit en plusieurs diocèses cette année-là. Celle de La Verrie[158] près Saint-Laurent, qui
fut des plus ferventes et dont les fruits furent soutenus par le zèle du
vigilant pasteur qui y était alors. Celles des Landes-de-Genusson[159], diocèse de La Rochelle,
de Pougnes-[160]
seizième cayer
en-Gâtine,
diocèse de Poitiers, de Verrière près Civaux, de Vouneuil- /331/ sur-Vienne
près Châtellerault, d'Aunay près Saint-Jean d'Angély.
Comme
il y avait dans ce dernier canton beaucoup de religionnaires, les missionnaires
y firent des controverses pour les convertir. Plusieurs se convertirent en
effet et firent abjuration, entre autres Madame Pertuis et le sieur Chale, qui furent
un grand sujet d'édification pour les catholiques.
On
passa de là à Paillé, diocèse de Saintes, et on finit l'année par la mission de
la Ville-Dieu d'Aunay[161], dans le diocèse de
Poitiers. Les premières qui suivirent la fin des vacances furent celles de la
Bernardière et de La Magdeleine, diocèse de Nantes, d'où les missionnaires se
rendirent au Puy-Notre-Dame, lieu célèbre par un morceau de la ceinture de la
sainte Vierge qu'on y va vénérer.
Le
diocèse d'Angers voulut aussi les avoir. Ils firent la mission à Brézé, distant
de[162] deux lieues de Saumur. Ensuite
ils[163] allèrent à Saint-Martin
de Sanzay, à Saint-Loup et à Sainte-Verge, où Dieu appela à lui[164] M. Turgot, prêtre du
diocèse de Nantes qui, depuis quelque temps, travaillait avec M. Mulot dans ses
missions.
Pendant
les vacances de cette année M. de Champflour, évêque de La Rochelle, vint à
Saint-Laurent et honora de sa visite la maison des Filles de la Sagesse, dans
la chapelle desquelles il donna la Confirmation. Il vint aussi à la maison des
missionnaires, à qui il fit l'honneur d'y prendre un déjeuner, et toutes ces
marques d'attention et de bonté faisaient respecter[165] la société naissante et
l'encourageaient[166] à reprendre ses
fonctions avec plus de ferveur et de zèle.
A
la fin des vacances de 1723, on commença les missions par celle de Saint-Médard
de la ville de Thouars. Plusieurs prêtres à qui le zèle de M. Mulot et de ses
confrères[167]
donnait une sainte émulation, vinrent s'offrir pour partager leurs travaux. Comme
la mission était fort nombreuse, le sage supérieur s'en attacha un qui
travailla en effet à deux ou trois missions, mais à la /332/ fin de l'année on
s'aperçut qu'il n'était pas propre à cette partie du ministère et on le pria de
se retirer. Il y en eut un autre qui leur vint de Paris à cette même mission. Il
était docteur de Sorbonne et très versé dans la théologie scolastique et morale[168]. Il parlait en homme
bien instruit[169]
lorsque, dans les entretiens[170] particuliers, on agitait
les matières qui regardent les mœurs ; mais malgré toute sa science
spéculative, il se trouvait à tout moment arrêté quand il fallait appliquer les
principes et se décider dans la pratique ; il n'était pas plus propre à la
prédication, n'ayant aucune facilité à s'énoncer ; ainsi il ne put faire que la
mission de Thouars, à la fin de laquelle M. Mulot l'envoya à Saint-Laurent. Il
n'y fut pas d'un grand secours, car il n'avait pas même le talent de faire un
catéchisme. Il voulut une année le faire aux enfants de la paroisse et les
confesser, il n'en put jamais venir à bout. Dieu, sans doute, en agissait ainsi
à son égard pour le tenir dans l'humilité, et il savait se soumettre et entrer
dans ses vues. Après quelques années de séjour à[171] la maison de
Saint-Laurent, où il payait pension, car il était riche et même noble, il alla[172] en Canada pour essayer
s'il réussirait mieux qu'en France, mais ce furent pour lui les mêmes
empêchements. Il revint et passa par Saint-Laurent, où il laissa par
reconnaissance l'ornement et le petit calice qu'il avait portés à Québec. Il
prit le parti de se retirer à Nantes chez MM. les Sulpiciens, qu'il édifia
beaucoup par sa douceur, sa modestie et son esprit d'abnégation.
L'aumônier
des religieuses de Châtellerault, touché de la vie apostolique de M. Mulot et
de ses confrères, se joignit aussi à eux pour travailler pendant quelques
missions, sa place ne lui permettant pas d'assister à toutes. Quelque sainte
que fut sa conduite[173], elle n'était nullement
propre aux exercices[174] d'une communauté, où
l'on ne doit se singulariser en rien et où la vie commune est toujours la vie
parfaite. Il ne mangeait presque point, il restait au confessionnal pendant que
les autres étaient à dîner, et /333/ ensuite il sortait pour venir avec eux à
la récréation. La récréation finie, il retournait au confessionnal jusqu'au
soir à souper[175],
qu'il se mettait à table pour faire une espèce de collation, comme aux jours de
jeûne. C'était là toute sa subsistance[176]. Il vint même à
Saint-Laurent et il y vivait comme en mission. Il ne prenait pas plus de repos
la nuit que de nourriture le jour. Le soir après la prière, on le laissait avec
de la chandelle ; et le lendemain, à quatre heures, on le trouvait toujours
levé. La place qu'il occupait à Châtellerault le rappela à ses fonctions, et
quelques années après M. Mulot apprit sa mort. Elle répondit à la sainteté de
sa vie. Un jour qu'il venait de dire la sainte messe, il se mit à genoux au
pied de l'autel pour faire son action de grâces. Le clerc qui était resté
s'aperçut qu'il se pencha un peu. Il alla à lui et le trouva mort. Précieuse
mort pour un prêtre que de mourir ayant peut-être encore Jésus-Christ dans le cœur,
d'unir le sacrifice de sa vie à celui par lequel l'Homme-Dieu vient de
s'immoler entre ses mains et d'expirer sur ce même calvaire où il a offert
l'adorable victime.
La
mission de Thouars fut suivie de celle d'Oyron. M. Mulot y fit une cérémonie
qu'il avait coutume de joindre aux autres exercices lorsqu'il s'apercevait
qu'elle serait bien reçue et qu'elle pourrait produire quelques bons effets. C'était
de représenter au naturel le portement de croix de Notre-Seigneur allant au
calvaire. En voici à peu près la marche et l'ordonnance :
A
la tète de la procession marchaient deux hommes avec chacun un tambour couvert
de deuil par un taffetas noir[177]. Tout le peuple suivait
deux à deux. Paraissaient ensuite deux grands drapeaux, aussi de deuil[178], sous lesquels marchait
le cortège destiné à représenter quelques personnages de la Passion, savoir :
le bon et le mauvais larrons en posture et en habillement de criminels,
conduits par deux bourreaux qui leur tenaient les mains liées avec[179] des cordes. Le Grand
Prêtre[180],
environné des scribes et des pharisiens avec[181] les vêtements et
symboles de leurs offices. Judas comptant son argent à la tête d'une bande de
soldats, s'agitant comme[182] un avare qui ne peut
trouver la somme qu'il croit avoir, comptant et recomptant sans /334/ cesse ses
trente deniers. Après cette troupe, Hérode et Pilate côte à côte, causant
ensemble comme des gens qui viennent de se réconcilier au sujet du prétendu
criminel que l'on conduit. Suivait la croix de la mission, portée par des
garçons tous pieds-nus. De jeunes enfants rangés deux à deux avaient chacun à
la main un des instruments de la Passion, qui devaient être attachés à la
croix.
A
la fin de la procession, on voyait M. Mulot chargé d'une croix de bois de[183] quinze pieds de long et
de huit dans le croisillon. Il avait une couronne d'épines sur la tête. Deux[184] bourreaux le tiraient[185] par (deux) cordes[186], l'une passée dans son
col, l'autre attachée à sa ceinture. Ceux qui faisaient ce personnage en
affectaient réellement l'air et les paroles. Ils portaient des pistolets à leur
ceinture et des sabres à leur côté. Leurs mains étaient armées de cordes, de
fouets garnis de molettes d'éperons, et de bâtons en forme de massues. Ils
frappaient contre la croix de M. Mulot avec grand bruit, en criant et hurlant
après lui, et lui faisant tous les reproches que l'évangile, en différents
endroits, met dans la bouche des ennemis de Jésus-Christ. Les secousses qu'ils
donnaient à la croix de son digne ministre la faisaient porter contre sa
couronne d'épines et lui causaient des douleurs très réelles ; mais il était
plus sensible encore au souvenir du mystère douloureux qu'il représentait, et
les larmes coulaient de ses yeux. Tous ceux qui le voyaient en versaient
également, mais avec tant d'abondance, et[187] de si amères et de si
continuelles, que quatre et cinq jours après plusieurs en avaient encore les
yeux rouges et enflés. Cette touchante procession finissait par le plantement
de la croix de la mission[188].
Une
semblable cérémonie ne serait peut-être pas approuvée aujourd'hui, aussi ne
l'a-t-on point pratiquée depuis ces commencements, où il restait /335/ encore
au moins parmi le peuple, quelque chose de cette simplicité chrétienne qui saisit
avec empressement tout ce qui peut élever à Dieu, et quoique ce temps ne soit
pas bien éloigné[189] du nôtre, une fausse
délicatesse a tellement prévalu qu'on s'exposerait à être blâmé si l'on voulait
donner de ces spectacles de religion, qui sans doute feraient[190] une salutaire impression
sur l'esprit des fidèles, mais qui exciteraient[191] la risée de ces
prétendus sages[192] qui croient faire
beaucoup de respecter les pratiques[193] saintes et sacrées
universellement reçues dans l'Eglise. Ce qui nous paraît singulier et comique
est respectable et touchant dans des pays où l'impiété ne peut se faire
entendre. Qui décidera entre leur manière de penser et la nôtre ? Il est à
croire qu'ils auraient l'avantage si l'on prenait le peuple pour arbitre, et ne
serait-il point à désirer qu'en fait de dévotion tout fût peuple ?
D'Oyron[194], M. Mulot alla à Loudun,
ville connue par ses fameuses possessions dont[195] la vérité est
aujourd'hui si fort contestée[196], surtout par ceux à qui
il faut commencer par prouver[197] qu'il y a des démons[198].
Les
missionnaires y firent des fruits[199] qu'il serait trop long
de décrire, et que peut-être on aurait peine à croire. Les habitants avaient[200] une si grande vénération
pour la vie austère de M. Mulot qu'ils le regardaient comme un saint, et quand
il sortit[201]
de la ville à la fin de la mission, il fut obligé de prendre un chemin détourné
pour échapper au peuple qui voulait le retenir. On le joignit cependant, et on
le suivait les larmes aux yeux. Alors voyant tout ce monde, il monta sur une
butte de terre, prêcha sur la[202] persévérance dans la
crainte et dans l'amour de Dieu qu'il avait tâché de leur inspirer, les exhorta
à retourner chacun chez eux en se recommandant à leurs prières et continua sa
route vers Montreuil-Bellay, où ses confrères et lui allaient recommencer leurs
travaux.
Ils
n'y furent pas aussi bien accueillis qu'ils l'avaient été dans le lieu où ils
laissaient tant de regret[203]. On trouva des
difficultés à leur permettre[204] de faire la mission dans
l'église paroissiale ; le curé[205] lui-même s'y opposa. Ils
furent donc obligés de prendre[206] l'église des Augustins,
chez qui ils étaient logés ; mais /336/ ensuite le pasteur, mieux instruit et
revenu de ses préjugés, fut charmé que la mission se fît dans sa paroisse. Il
donna la main aux missionnaires et agit en tout de concert avec eux. Les
exercices, peu fréquentés les jours de travail, l'étaient beaucoup les
dimanches et les fêtes. Le concours fut surtout très grand à la procession de
la clôture. Ce qui fit le plus d'impression ce fut d'y voir M. Mulot chargé
pendant plus de trois heures d'une pesante croix.
Il
avait promis la mission à Bourgneuf, petite ville à huit lieues[207] de Nantes. Il y alla, et
peut-être n'a-t-il jamais donné de mission où il ait plus travaillé que dans
celle-ci. L'affluence y fut extraordinaire, et il parla avec tant de véhémence
et d’action que la sueur[208] trempait jusqu'à son
surplis. «Je l'ai vu, dit un de ceux qui y assistèrent, teindre de sang son
surplis et son mouchoir, sans interrompre pour cela son discours, préférant le
salut de ses frères à sa santé et à sa propre vie.»
On
finit l'année par la mission de Paimboeuf, ville et port de mer considérable, à
sept lieues de Nantes. Monseigneur l'évêque[209] y avait envoyé les
missionnaires contre la volonté du curé. Les habitants eux-mêmes montrèrent
d'abord tant d'indifférence qu'il ne s'en présenta pas un seul pour les
recevoir. Ils allèrent donc droit à l'hôpital. Les hospitalières dirent qu'ils
ne pouvaient y loger tous. Cependant elles leur donnèrent à souper et dans cet
intervalle elles allèrent en ville prier des personnes[210] de leur connaissance
d'en retirer quelques-uns, au moins jusqu'à nouvel ordre. Les ouvriers
évangéliques, trouvant tant de difficultés à se procurer un asile, pensèrent
bien qu'on n'était guère plus disposé à les écouter qu'à les recevoir. Effectivement,
il ne vint personne à l'église le matin[211] pour l’ouverture de la
mission. Le soir, on voulut que Jésus-Christ allât, pour ainsi dire, en
personne inviter les habitants à venir entendre ses ministres et l'on fit la procession
du Saint Sacrement. Cette cérémonie inspira la dévotion. Il s'y /337/ trouva
beaucoup de monde, même quelques prêtres. Le lendemain matin qui était le
lundi, l'église était trop petite pour contenir la foule des auditeurs. Tous
écoutèrent la prédication avec une attention des plus édifiantes. Plusieurs
même demandèrent à se confesser, de sorte que les missionnaires, à qui la
mauvaise réception qu'on leur avait faite avait donné quelque surprise, furent
plus étonnés encore d'un zèle si subit et si inattendu.
Cependant
il leur manquait un logis où ils pûssent être à demeure, étant seulement logés
comme en passant à l'hôpital et dans une chambre en ville. Enfin ils trouvèrent
à l'extrémité de la ville, mais assez proche de l'église, une espèce de cabane
qui leur parut[212] toute prête à meubler. Elle
pouvait l'être à peu de frais, car elle était si petite qu'ils furent obligés
de placer un lit dans l'embrasure de la cheminée. Aussitôt qu'on les sut dans
ce pauvre réduit, un chacun s'empressa d'y apporter ce qu'il croyait leur être
nécessaire, et, dans deux heures de temps, ils se trouvèrent dans une sorte
d'abondance.
Bientôt[213] la dévotion du peuple
répondit à sa charité. Les ouvriers évangéliques eurent peine à y suffire, et
ils se trouvèrent si accablés de travail que tous, à l'exception d'un seul,
tombèrent malades. Enfin ils eurent la consolation de laisser partout des
fruits de salut, dans une terre où d'abord ils n'avaient pas même trouvé à
mettre le pied.
Les
missions de l'année suivante se donnèrent[214] toutes dans le pays des
Marais. Champagné, Esnandes, Chaillé, Fontenay-le-Comte, Maillezais, Périgny,
Sainte-Radegonde et la Guyonnière furent les lieux privilégiés où les
missionnaires exercèrent leur zèle. Ils y firent beaucoup de bien, sans doute
parce qu'ils y eurent beaucoup à souffrir. M. Gusteau, prieur de Doix qui pour
lors était curé de Champagné, dit que[215] travaillant avec M.
Mulot à la mission de Chaillé, à l'exception des conférences dont il était
chargé, M. Mulot fournissait à tout le reste de la mission. «Nous fûmes souvent
obligés, dit-il, de faire la cuisine les uns et les autres, c'est-à-dire de la
deviner. Par bonheur[216] /338/ que nous n'avions
pas grand chose à apprêter. Nous nous trouvâmes un jour n'avoir pour toute
provision qu'un œuf. Encore moi, qui le faisais frire[217], le jetai-je dans la
crémaillère par inadvertance, par bonheur aussi, car M. le curé, ayant su notre
aventure, suppléa dans la suite à ce qui nous manquait.»
M.
Mulot passa ensuite à Champagné, au fond des Marais. Il faut encore entendre
parler M. Gusteau qui en était curé. «Je ne crois pas, dit-il, qu'il y eût
guère plus de ferveur dans les chrétiens de l'Eglise primitive qu'il y en avait
en ces temps-là dans les Marais. Tous les curés devinrent missionnaires, et
dans leurs paroisses, les danses si difficiles à déraciner dans beaucoup de
lieux, étaient tellement détruites, qu'on ne dansait pas même aux noces; mais
il y avait un enfant qui savait l'air de tous les cantiques et qu'on payait
exprès pour aller en chanter dans les assemblées, et rien n'était plus édifiant
que de voir sortir de l'église de nouvelles épouses, en cérémonie, accompagnées
d'un nombre de jeunes filles qui-faisaient retentir les airs des louanges du
Seigneur. Les assemblées ou prévails de Champagné furent changées en des
assemblées de religion. Au lieu de détourner mes paroissiens d'aller à
l'assemblée, comme je le faisais autrefois, au contraire, je les invitais d'y
venir. Je faisais faire la rénovation des vœux du baptême à tous ceux qui
assistaient à la procession, qui était nombreuse et où l'on marchait deux à
deux. Une confrérie de vierges et de pénitents blancs marchaient à la tête. J'avouerai
que peu à peu cette ferveur diminua, mais les processions se faisaient toujours
avec concours et il n'était question ni de danses ni de cabarets
extraordinaires.»
C'était[218] au zèle de M. Mulot que
le peuple était redevable de tant de ferveur. Ses deux associés, Mrs Vatel et
Le Valois, n'étaient pas toujours avec lui en mission. Il fallait qu'il y en
eût un à Saint-Laurent pour /339/ confesser les Filles de la Sagesse et l'autre
à l'hôpital général de La Rochelle, auquel M. Mulot s'était engagé de fournir
un aumônier. M. Le Valois, qu'il y avait envoyé, en fut rappelé pour venir à
Saint-Laurent, où M. Vatel était depuis dix-huit ou vingt mois. Celui-ci alla
prendre sa place, mais il y resta peu et il fut à son tour remplacé par M.
Hédan, prêtre du Séminaire du Saint-Esprit, destiné pour les missions du temps
même que M. de Montfort était à Paris, et qui venait d'en donner[219] une dans la paroisse de
Nieuil avec M. Mulot, avant de se rendre au lieu de sa destination. Ce digne[220] prêtre était de la
paroisse de Campéniac, diocèse de Saint-Malo, en Bretagne. Il avait un grand
zèle, une grande douceur, et en même temps beaucoup de fermeté. Ayant passé par
La Rochelle lorsqu'il allait à Nieuil en mission, il charma tellement les
pauvres que dès lors ils le désirèrent pour leur aumônier. Il le fut en effet,
et les grands biens qu'il fit dans cette place furent une preuve que la Providence
la lui avait destinée. Il recherchait avec un tendre empressement les pécheurs
pour les gagner à Dieu.
Il
fut supérieur des sœurs de la Croix de La Rochelle, dont l'établissement était
l'ouvrage de M. de Montfort. Il les prêchait et leur distribuait les billets
tous les mois. En un mot, il mettait tout en œuvre pour allumer l'amour de Dieu
dans les cœurs. MM. les administrateurs de l'hôpital avaient pour lui une
considération particulière[221], et ne pouvaient se
lasser d'admirer le bon ordre qu'il faisait observer dans la maison. Il était
très mortifié. Il aimait les pauvres, et voulait être pauvre lui-même. Lorsqu'il
tomba malade de la maladie dont il mourut il n’avait qu'un écu de six livres[222] dont il fit une[223] aumône. «Je suis né
pauvre, disait-il, j'ai vécu pauvre et je veux mourir pauvre». Après avoir reçu
les derniers sacrements, il demanda à la sœur Madeleine, pour lors supérieure
de l'hôpital, de l'encre et du papier, et il écrivit à ses parents /340/ en ces
termes : «C'est pour vous faire mes derniers adieux. J'ai aujourd'hui reçu tous
mes sacrements. Je vous recommande à tous la paix, l'union et la justice. Adieu,
jusqu'à l'éternité. Priez pour moi. Hédan.»
Il
mourut dans le jour et fut enterré au milieu de ses chers pauvres, comme il
l'avait demandé, au pied de la croix du cimetière de l'hôpital, en 1739. L'hôpital
de La Rochelle se trouva, par sa mort, quelque temps sans aumônier. M. Mulot[224] vint lui-même en faire
les fonctions pendant le reste de ses vacances, en attendant qu'un autre prêtre
de la communauté de Saint-Laurent fût en état de remplir cette place. On y
envoya enfin M. Baleq, qui l'a dignement occupée durant[225] seize ans.
M. Mulot ne sortit de La Rochelle que pour
reprendre ses courses apostoliques. Il parcourut dans l'année les paroisses
d'Ardin, de Saint-Pompain, d’Angoulin, de la Jarne, d'où il fut dans l'Ile de
Ré, pour y commencer le Jubilé de 1727 dans la paroisse de la Flotte, une des
plus nombreuses de cette île. «Cette mission, dit M. Gusteau qui y travailla
avec lui, fit un bien infini. Ce qui m'y édifia davantage, c'est qu'après que
la croix fut plantée, le dernier jour de la mission, nous y fîmes une
procession pieds-nus sans avoir averti les peuples que nous étions dans cet
état d'humiliation ; mais comme nous ne pûmes nous cacher, il y eut peut-être
plus de deux cents tant bourgeois qu'autres qui tirèrent leurs bas qu'ils
mirent dans leurs poches avec leurs souliers, et marchèrent ensuite deux à deux
devant nous. Nous retournâmes à l'église en[226] ce même état, lorsqu'il
tomba une pluie si abondante que nos surplis et nos soutanes étaient trempés. Cependant,
le bel ordre n'en fut point interrompu. Nous marchâmes toujours avec la même
gravité, et chantions avec autant de modestie qu'en allant. Les Huguenots nous
regardaient. Je ne sais ce qu'ils en auront pensé.» /341/
La
petite troupe apostolique s'augmenta par le renfort de trois missionnaires. Messieurs
Josselin, Durocher et Avoine. Ils furent tous à la mission de Valette, diocèse
de Nantes, à laquelle se rendit encore un bon prêtre du diocèse d'Angers, nommé
M. de Saint-Jacques. Ils[227] passèrent tous de
Valette à Saint-Similien, paroisse dans le faubourg de Nantes qui en porte le
nom. La mission y commença le troisième dimanche de l'Avent. Elle essuya
d'abord de grandes contrariétés. Les anti-missionnaires firent tous leurs
efforts pour empêcher les peuples d'en profiter. Ils leurs représentaient les
ouvriers évangéliques comme des gens[228] extraordinaires,
ridicules, et d'ailleurs d'une morale outrée. Ils n'allaient les entendre que
pour tourner leurs discours en dérision, et en faire des commentaires à leur
guise[229].
Par là, ils détournaient bien des gens de venir aux exercices et l'on peut
penser combien M. Mulot souffrait de se voir au milieu d'une si abondante
moisson et de recueillir si peu. Mais Dieu ne tarda pas à récompenser[230] son zèle et sa
persévérance. Les anti-missionnaires ne furent pas longtemps écoutés. Le peuple
commença à recevoir avec joie les paroles de salut. Il se laissa toucher et
bientôt il fut entraîné. Il se fit un changement admirable. On venait en foule
aux prédications. Les confessionnaux étaient entourés de monde depuis cinq
heures du matin jusqu'à sept heures du soir, et ceux mêmes qui avaient
entrepris[231]
d'abord de décrier le ministère de la parole venaient grossir la foule des
pénitents.
La
mission continua avec les plus heureux succès et fut aussi florissante dans sa
fin qu'elle avait été traversée dans ses commencements. M. l'évoque voulut en
faire lui-même la clôture: M. Mulot y fit d'abord en la[232] présence du prélat[233] un discours qui mérita
les applaudissements les plus flatteurs. Un peu après son sermon, Monseigneur
monta en chaire, parla en évêque à son peuple et recommande[234] surtout de mettre en
pratique toutes les vérités saintes que les missionnaires avaient annoncées
/342/ pendant le cours de la mission.
Elle
devait être suivie de celle de Couarde dans l'Ile de Ré. C'était au mois de
janvier. Les eaux étaient débordées dans plusieurs rues de Nantes[235]. Tout le bas de la
Fosse, les maisons et boutiques en étaient remplies. Un vent impétueux ne
permettait pas de s'embarquer[236]. On ne savait quel[237] parti prendre. D'aller
par terre ? Tous les chemins étaient rompus et barrés par l'eau. On se
détermina donc pour la mer. On s'embarqua sur la Loire à la Fosse, dans une
petite barque qui passait à l'Ile-Dieu.
«Tout
le monde en foule nous regardait avec saisissement, dit un des missionnaires
qui fait le récit de ce voyage. Ils se disaient les uns aux autres : ces
Messieurs périront. Le maitre du canot nous promettait bien de nous mener jusqu'à
l'Ile-Dieu d'où, disait-il, nous trouverions facilement un autre embarquement
pour l'Ile de Ré[238]. Le moindre mal que nous
eûmes à souffrir fut l'incommodité de ce frêle vaisseau, dont la chambre était
si petite qu'on ne pouvait s'y tenir ni debout, ni assis. Il nous conduisit jusqu'à
Paimboeuf[239]
où, la marée nous ayant manqué, il nous fallut rester à l'ancre depuis cinq heures
du soir jusqu'à dix heures du matin. Je puis vous dire que je n'ai jamais passé
une nuit semblable.
Comme
nous étions vis-à-vis de Paimboeuf, on nous aperçut et on reconnut aussitôt que
nous étions en peine et que nous avions besoin de secours.
Un
barger vint à notre bord[240], nous nous mîmes dans sa
barge, et il nous mena à Paimboeuf d'où nous sortions depuis peu de faire la
mission. Tout le monde se mit dans les rues pour nous saluer et nous faire des
offres de service. Nous dîmes que nous voulions aller à l'Ile de Ré... Il se
trouva qu'un vaisseau des Sables partait pour s'en retourner[241]. Nous profitâmes de
cette heureuse rencontre. Mais les vents s'étant trouvés contraires la marée
nous porta à Maindain, où nous fûmes obligés de rester pendant huit jours, ne
faisant /343/ qu'aller à Saint-Nazaire et revenir le soir à bord. Enfin le 6
février, il se leva un petit vent sur les deux heures du matin. On leva l'ancre
et on mit à la voile. Notre joie fut grande, mais elle ne dura guère. Une heure
après midi le vent tomba entièrement, et nous nous trouvâmes entre des rochers
dans un très grand danger de périr. Notre pilote côtier ne pouvait plus
conduire. Le capitaine croyait son vaisseau perdu, et il en était d'autant plus
persuadé qu'il en avait déjà perdu un dans le même endroit, en pareille circonstance.
Il croyait sa perte si certaine qu'il se mit dans une de ses chaloupes, avec deux de ses matelots, pour ne pas être
témoin du naufrage. Nous prîmes le même parti, excepté M. Mulot et frère
Mathurin. Cette séparation nous fut triste. Pour M. Mulot, qui a toujours le
don de cacher aux autres ce qui lui fait plus de peine, (il) ne fit pas
semblant de s'en apercevoir. Quand nous fûmes séparés de leur vaisseau, le
capitaine nous dit qu'il n'avait aucune espérance. Nous passâmes la nuit dans
une inquiétude extrême, en attendant la nouvelle de ce qui était arrivé. Dieu exauça
sans doute la prière de M. Mulot et le délivra du danger pour le laisser
continuer ses travaux apostoliques. Ils vinrent le lendemain matin, lui et
frère Mathurin, nous trouver à Saint-Nazaire et avaient laissé le vaisseau sans
aucun mal entre les rochers.
Leur
présence nous délivra de nos justes craintes. Ne voyant donc aucune apparence
de continuer notre route par mer, nous primes le parti d'aller par terre. Nous
retournâmes à Paimboeuf, d'où nous nous rendîmes à Bourgneuf, non sans beaucoup
d'aventures qu'il serait trop long de détailler. Il suffit de dire que nous
fûmes obligés de demander du pain, non par pauvreté mais par nécessité. Ne
pouvant trouver d'auberge après trois ou quatre lieues, il fallut coucher dans
un petit hameau. Enfin nous arrivâmes à Bourgneuf. /344/ Nous fûmes loger à
l'hôpital, où on nous reçut fort bien, ce qui nous raccommoda un peu et ce
n'était pas sans besoin. Le lendemain nous fûmes coucher à Soulans, où M. Mulot
avait été vicaire avant que M. de Montfort l'eût appelé aux missions. De là
nous passâmes aux Sables, où nous séjournâmes jusqu'au premier dimanche de
carême chez les parents de M. Mulot, que nous en partîmes pour aller par mer[242] en l'Ile de Ré, qui
devait être le terme de notre route ; mais par un surcroît de douleur, elle ne
le fut pas. Nous apprîmes, à notre arrivée dans l'île, que M. le curé de la
Couarde était mort depuis qu'il avait demandé la mission à M. Mulot. Comme il
connaissait M. le curé de la Flotte, où la mission s'était faite l'année du
Jubilé, il nous y mena, et nous y restâmes à nous délasser jusqu'au samedi
suivant. Pendant que nous étions en repos, M. Mulot était en campagne. Il fut à
La Rochelle trouver M. l'évêque, pour lui demander s'il n'avait point de la besogne
à donner à des ouvriers qui ne demandaient que du travail. M. le curé de la
Jarie, où M. de Montfort avait fait la mission, se trouva à l'évêché et la demanda
à M. Mulot devant Monseigneur, qui l'approuva et lui conseilla de profiter de
cette favorable occasion pour procurer un aussi grand bien à ses paroissiens. M.
Mulot nous le fit savoir et nous nous y rendîmes, et trouvâmes des vestiges de
ferveur de la mission de M. de Montfort.
De
la Jarie, nous fûmes à Saint-Nicolas de La Rochelle. La mission commença le
dimanche des Rameaux. Elle fut nombreuse et très fervente. Nous n'étions pas
assez de missionnaires pour suffire au travail du confessionnal. C'est la
mission, dit le même missionnaire, où j'ai trouvé plus de sincérité et de
confiance dans les pénitents. Ce fut un des messieurs grands vicaires qui en
fit la clôture, par une procession /345/ du Saint-Sacrement, où il se trouva
une si grande affluence de monde, non seulement des pauvres mais même des plus
riches et qualifiés[243] de la ville, qu'on avait
peine à se faire jour pour passer dans les rues. Lorsque nous nous retirâmes
dans la maison où nous demeurions, après la bénédiction du Saint-Sacrement, une
grande foule nous y suivit les larmes aux yeux, en nous disant adieu. Je n'ai
pas vu de si grandes marques de reconnaissance.»
La
mission de Marsay, près la ville de Surgères, suivit celle de Saint-Nicolas,
mais elle ne lui fut pas semblable pour la ferveur. Le travail de la saison ne
permettait pas aux paroissiens de venir[244] avec assiduité entendre
la parole de Dieu. Ainsi les missionnaires n'eurent pas la consolation
d'attirer un grand nombre d'auditeurs, ni de voir leurs travaux suivis des
succès qui leur étaient si ordinaires.
Les
années suivantes ils recueillirent les fruits les plus abondants dans les
missions de Coulonges-les-Royaux, de Baignon-en-Gâtine, de Surin, de Gourgé, de
Pouzauge, de Saint-Jean de Parthenay, de Coron, de Notre-Dame de Vihiers, de
Roche-Servière, de la Chapelle Gaudin, de Noirlieu, d'Amaillou, de Bécelin, d’Antigny
et de Vieille-Vigne. Ce fut à[245] cette dernière que M.
Mulot, pendant tout le carême qu'elle dura, se condamna à ne boire que de l'eau
pour obtenir la conversion d'un grand ivrogne reconnu pour tel[246] dans le lieu. Cet homme
se convertit en effet, s'adressa à M. Mulot lui-même et pratiqua pendant toute
sa vie la même abstinence que le saint homme avait offerte pour sa conversion.
M.
le curé de Saint-Hilaire de Mortagne demanda une mission pour le mois
d'octobre, et cette petite paroisse, qui n'est qu'à trois quarts de lieue de
Saint-Laurent, pensa être privée de ce secours par celui-là même qui l'avait
demandé. En effet, M. le curé changea d'avis le samedi, veille du jour où la
/346/ mission devait commencer. Cependant[247], soit qu'il voulût
prendre encore la nuit à conseil, soit parce que le chemin de Mortagne à Saint-Laurent
n'est pas long, il ne fit partir que le dimanche matin la missive par laquelle
il révoquait sa parole. Quelque tardive que fût sa démarche, il crut qu'il
préviendrait encore l'arrivée des missionnaires et fit partir son messager de
très bonne heure. Heureusement, quelques-uns de ces Messieurs, qui avaient fait
à peu près la même diligence, le rencontrèrent en chemin. Il leur remit la
lettre qui leur était adressée. Ils la lurent et[248] prirent un parti
également digne de leur sagesse et de leur zèle. Ce fut de continuer leur route
comme si rien ne fût venu à leur connaissance.
Arrivés
dans le bourg, ils allèrent saluer M. le curé et parurent ignorer le
contre-ordre qu'il avait donné. Il garda de son côté un profond silence sur
l'article, changea, ou parut[249] avoir changé une seconde
fois de sentiments. La mission commença. Toute la ville de Mortagne s'y rendit
avec la plus édifiante assiduité et le concours des auditeurs fut si grand que,
pour satisfaire tout le monde, les missionnaires furent obligés de prêcher dans
le cimetière.
De
Saint-Hilaire, ils passèrent à Saint-Christophe, ensuite à la Séguinière, où le
travail fut extraordinaire tant par la quantité de monde qui s'y trouva sur la
fin, que par les maladies qui régnèrent dans le lieu et qui obligèrent les
missionnaires d'aller à une et deux lieues administrer les sacrements. M. Vatel
y tomba malade et fut en danger. Le curé et un des prêtres habitués moururent
quatre à cinq jours après la mission. Elle fut suivie de celle de la Châtaigneraie,
petite ville à quatre lieues de Fontenay-le-Comte. Les commencements ne
donnèrent pas de grandes espérances. A peine se présenta-t-il quelqu'un la
première semaine pour /347/ se confesser, mais quand on (eut) écouté les
prédications il se fit un changement étonnant dans les cœurs, et cette mission
fut une des plus ferventes de celles qui se donnèrent dans le cours de l'année,
qui acheva d'être remplie par celles de Secondigny, de Doix, et du
Gué-de-Velluire[250]. Nous terminons ici le
récit[251]
des différentes missions qu'a données après la mort de M. de Montfort M. Mulot
son premier successeur, son élève et le digne héritier de son esprit et de son
zèle vraiment apostolique. Un plus long détail, quoique très édifiant, nous
conduirait trop loin[252]. Nous y suppléerons
bientôt en donnant, à la fin de cet ouvrage, le catalogue de toutes ces
missions. Il suffira, avec ce que nous avons déjà rapporté, pour faire voir ce
que peut[253]
pour la gloire de Dieu et le salut des âmes un seul prêtre, qui se dévoue sans réserve
à toutes les fonctions du sacré ministère, qui ne craint ni peines, ni
contradiction, ni dangers, et qui, se regardant comme responsable à Dieu de
tout le bien qu'il peut faire, ne met aucunes bornes à ses travaux et prépare
pour l'avenir le plus éloigné une suite[254] d'œuvres saintes, dont
il abandonne le succès au secours de la grâce et aux soins de la Providence. Que
l'on compte, depuis la première mission de M. de Montfort jusqu'au temps où
nous sommes ; on verra avec étonnement les fruits immenses qu'a produits la
parole de Dieu dans la bouche de ceux à qui il se joignit pour la répandre et
qui, par une succession non interrompue, soutiennent depuis plus de cinquante
ans l'ouvrage qu'il a si utilement commencé.
Le
Séminaire du Saint-Esprit de Paris, voulant entretenir avec les disciples de
l'homme[255]
de Dieu la relation que lui-même avait établie entre eux, envoya* à M. Mulot
trois de ses* meilleurs sujets, savoir : M. Croissant, M. Baleq[256] dont on a déjà parlé, et
M. d'Isy. Dans la suite vinrent Mrs Albert, Javeleau et Haquet, tous trois
prêtres du diocèse d'Angers, à qui se joignirent, les années d'après, M.
Audubon et M. Besnard, qui l'un / 348/ et l'autre ont succédé à M. Mulot. Celui-ci
fournit une carrière assez longue pour voir enlever par la mort les deux qui,
comme lui, avaient été appelés aux missions par M. de Montfort.
Le
premier fut M. Le Valois, celui qui[257] avait été choisi pour
être directeur des Filles de la Sagesse. Il avait travaillé en qualité de
missionnaire, mais sa mauvaise santé ne lui permettant pas de continuer, il
s'était fixé à Saint-Laurent, où il faisait une espèce de mission continuelle[258] en confessant depuis le
matin jusqu'au soir, et en se livrant aux soins[259] assidus d'une direction
dont les fruits subsistent encore aujourd'hui. Il[260] avait[261] un grand attrait pour la
vie intérieure. Il s'y livra tout entier et y fit de si grands progrès qu'il se
trouvait[262]
souvent dans cet état d'union avec Dieu qui suspend toutes les puissances de
l'âme et paraît ôter l'usage même des sens. On le vit plusieurs fois
profondément recueilli, comme ravi hors de lui-même, ne donnant aucune
attention (aux) objets extérieurs, ce qui lui arrivait non seulement à la
prière[263],
à la messe, pendant son bréviaire, mais encore au repas et pendant les
conversations. De manière qu'un Frère, qui a longtemps vécu avec lui, assure
qu'il était quelquefois obligé de le tirer par sa soutane pour le faire sortir
de[264] ses extases. Enfin,
consumé de travaux et enrichi de mérites, il vit approcher le moment qui devait
lui assurer sa récompense. Il fut attaqué de[265] fièvres violentes que
tout l'art des médecins ne put faire cesser. Pendant toute sa maladie, ce ne
fui qu'actes de résignation à la volonté de Dieu, qu'aspirations amoureuses au
Sacré-Cœur de Jésus, dont il avait toute sa vie étudié et pratiqué la dévotion.
Le[266] Frère, qui était auprès
de lui, lui dit un peu avant qu'il mourût[267] : «Que comme il avait eu
une si grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, il fallait encore /349/ qu'il y
pensât à ce moment.» Il lui répondit : «J'y pense aussi et nous y sommes unis. C'est
pourquoi il ne faut plus rien me dire.» Et ce fut là sa dernière parole. Deux
des missionnaires arrivèrent dans ce temps de la mission de Fougeray. Ils lui
firent les prières des agonisants, pendant lesquelles il expira, sans aucune
convulsion. A peine lui vit-on remuer les lèvres. On eût dit que son âme, en
sortant de son corps, y avait laissé un rejaillissement de la gloire dont elle
entrait en possession, car son visage devint beaucoup plus frais et plus vermeil
qu'il n'était pendant sa vie, en sorte que des personnes qui l'avaient connu
demandèrent si on lui avait peint le visage, et paraissaient le croire. Il
mourut[268]
le 14 juin 1741[269], après avoir travaillé
21 ans tant comme missionnaire[270] qu'en qualité[271] de directeur des Filles
de la Sagesse.
Il
s'était écoulé sept années lorsque la mort enleva encore aux missionnaires de
Saint-Laurent un de leurs premiers confrères, M. Vatel. Il avait été
alternativement tantôt directeur des Filles de la Sagesse, tantôt aumônier de
l'hôpital de La Rochelle. Pendant le séjour qu'il fit à Rouen, sa métropole, il
fut confesseur des Frères des Ecoles Chrétiennes dans la maison de leur
noviciat. Il travailla aussi quelque temps comme[272] prêtre habitué de la
communauté du Mont-Valérien, établie pour entendre les confessions des pèlerins
qui y vont adorer les mystères de la Passion de Jésus-Christ. Ayant fait un
voyage dans sa patrie pour dire un dernier adieu à ses parents[273], il voulut, avant de
retourner à Saint-Laurent, exercer son zèle dans sa propre paroisse où il
voyait régner de grands désordres, et montrer à ses compatriotes que leur salut
ne lui était pas moins cher que celui de tant d'âmes pour qui il retournait[274] se sacrifier.
Il
entreprit donc de leur donner une mission. Il communiqua son dessein à
plusieurs bons prêtres qu'il /350/ connaissait dans le canton et les pria de
lui aider[275].
La
Normandie ne manque pas d'hommes à talents tous lui promirent, un seul lui tint
parole[276].
Il prit donc sur lui presque tout le travail. Il le soutint jusqu'à la fin,
après quoi, malgré toutes les sollicitations[277] de ses parents, il dit
adieu à sa patrie.
Saint-Laurent
devait être le terme de son voyage. Il se mit en chemin[278] et arriva à Rennes le 19
d'avril. Il se portait très bien, aux fatigues près de la route[279]. E alla voir les Filles
de la Sagesse qui tiennent les écoles charitables au haut du faubourg L'Evêque.
Le lendemain il dit la messe dans leur chapelle, et[280] en la disant il se
sentit une grande défaillance. Il la finit cependant. Quand il fut descendu de
l'autel, on voulut lui faire prendre un bouillon ; mais il ne put avaler que
deux bouchées de pain, encore il fallut se faire des violences. Un mal de cœur,
des vomissements, la fièvre survinrent. Il se mit au lit avec un grand mal
d'épaule, qui lui portait une douleur extrême dans la poitrine. Quoiqu'il souffrit
extrêmement, il ne se croyait pas dans un danger si prochain et il fit écrire
ce jour-là même à Saint-Laurent, pour qu'on lui envoyât un cheval. On lui en
envoya un en effet, mais le Frère qu'on avait dépêché[281] n'eut pas même la
consolation de voir le malade. Il arriva à Rennes le jour qu'on le porta en
terre. Ce zélé missionnaire[282] mourut le 22 avril 1748.
La
nouvelle de sa mort affligea sensiblement ses confrères. Ce n'était là cependant[283] que le prélude d'une épreuve
bien plus rude que Dieu leur ménageait[284] sans la leur laisser
entrevoir et qui, une année à peine révolue, devait les plonger[285] et avec eux des milliers
d'âmes dans la tristesse la plus amère.
M.
Mulot, quoique d'un âge assez avancé, était d'un tempérament[286] à faire espérer qu'il
pousserait loin sa carrière /351/ et qu'il serait encore pendant longtemps le
chef et le conducteur des missions. L'étendue et la continuité de ses travaux
semblaient lui donner de nouvelles forces, et sa santé si dérangée pendant sa
jeunesse, s'était affermie au point qu’elle suffisait à tous les exercices
d'une vie la plus austère et la plus laborieuse. Mais si une forte complexion[287] n'est pas à l'épreuve
d'une révolution interne, elle l'est beaucoup moins[288] de ces accidents
extérieurs qu'on ne peut ni prévoir, ni prévenir. Ce fut là ce qui vint
terminer la vie du successeur de M. de Montfort, dans le temps qu'il
remplissait comme lui les fonctions de son apostolat et que, se livrant sans
réserve aux transports de son zèle, il n'avait, ce semble[289] à craindre qu'un excès
de travail qui pourrait l'en faire mourir la victime.
M.
de Berthin, évêque de Vannes, ce vertueux prélat digne, par sa douceur, d'être
comparé au saint évêque de Genève, avait appelé M. Mulot à la mission de
Questembert. Le zélé missionnaire la commença le 13 avril, dimanche de la
Quasimodo. Il y travaillait depuis près de trois semaines, lorsque l'état où il
voyait le pavé de l'église l'obligea à parler avec force sur la décence et la
décoration de la maison de Dieu. Il employa les traits les plus vifs et les
plus frappants pour faire impression sur l'esprit de ses auditeurs, et dit
entre autres choses «qu'il souhaitait que son corps servît de pavé à l'église
et le sang de son cœur de ciment.» Dieu voulut qu'il eût plus que le mérite du
saint désir et agréa le sacrifice de sa vie. Ce qui mettait le lieu saint dans
un si grand dérangement, c'était le grand nombre de fosses qu'on y ouvrait, et
qui en faisaient comme un champ labouré. Notre saint prêtre, pour remédier à
cet abus, pensa[290] à faire agrandir et à
mettre en état un cimetière. Ayant fait abattre un arbre qui en occupait une
grande /352/ partie, il arriva que dans les différents mouvements qu'il se
donnait, il marcha sur un clou d'une châsse, lequel lui entra si[291] avant dans le pied
gauche qu'il fallut que le sacristain, qui se trouva présent, le lui arrachât
avec force. M. Mulot, toujours dur à lui-même, ne fit pas d'abord grande
attention à cet accident. Cependant le lendemain, ne pouvant appuyer sur le
pied, la chose parut sérieuse. Il fallut garder le lit. Les douleurs
augmentèrent. Elles étaient bien propres à lui rappeler ce que Jésus-Christ
avait souffert lorsqu'il fut cloué à la croix. Aussi ne manquait-il pas de
s'occuper de cette pieuse réflexion, et il avouait que bien[292] qu'il eût souvent prêché
sur la Passion de Notre-Seigneur, tout ce qu'il en avait pu dire n'approchait
pas de ce qu'il ressentait dans cette plaie[293], et qu'il comprenait
mieux que jamais combien Jésus-Christ avait dû souffrir, puisqu'[294] un mal qui n'était rien
en comparaison, lui causait à lui-même des douleurs si cuisantes et si
intolérables[295].
Ce fut dans ce sens qu'il en parla au sénéchal de l'endroit, qui était venu le
voir.
Cette
pieuse réflexion l'affermissait dans la patience et dans la résignation[296] à la volonté de Dieu. Il
continuait même, quoique hors d'état de se lever, à entendre les hommes qui lui
avaient commencé leurs confessions. On avait lieu d'espérer que le temps
fermerait la plaie et ferait cesser la douleur. Mais, soit que par un effet
assez ordinaire un mal en eut provoqué un autre, soit que le cours de la nature
l'eût déterminé ainsi, il survint à M. Mulot une révolution du rhumatisme qu'il
avait depuis longtemps dans la tête, et l'accès fut si violent qu'il lui tint
le col tout raide et lui serra les dents de telle sorte qu'il ne pouvait
articuler que quelques paroles entrecoupées[297]. Son état devint de
moment à autre plus triste et le jeta dans des convulsions extraordinaires,
depuis le dimanche jusqu'au lundi entre /353/ huit et[298] neuf heures du matin
qu'il expira en prononçant ces paroles : «ln te Domine, speravi, non confundar in aeternum. C'est en vous,
Seigneur, que j'ai espéré ; ne permettez pas que je sois confondu pour jamais.»
Cette
précieuse mort arriva le 12 mai 1749, et tout le monde regarda dès lors le
serviteur de Dieu comme un saint dans le ciel. Monsieur l'abbé de Famel, alors
grand vicaire de Vannes et actuellement évêque de Lodève, ayant appris cette
affligeante nouvelle par M. l'abbé Buisson, grand chantre de la cathédrale, qui
travaillait à la mission, lui répondit en ces termes : «Votre lettre est un
coup de foudre pour moi, mon cher abbé, et quoique je sois persuadé que le
défunt a reçu la récompense de tous ses travaux, je ne puis qu'être extrêmement
touché de sa perte. Les peuples en font une très grande. Je partirai demain
matin sans faute, et je me fais un devoir d'aller témoigner, devant tout le
monde, ma vénération et mon respect pour ce zélé et fervent missionnaire. J'espère
qu'il prie déjà pour nous tous dans le ciel, etc ... » Il se rendit en effet au
lieu de la mission et fît les obsèques du serviteur de Dieu, à la tête d'un
grand nombre de prêtres qui s'y trouvèrent. Son corps fut inhumé, ainsi qu'il
l'avait demandé, dans le cimetière de Saint-Michel, où on lui a élevé un
tombeau avec une épitaphe. Les chanoines de la collégiale de Rochefort en
Bretagne demandèrent une partie de ses intestins. On leur accorda ses poumons,
qu'ils enfermèrent dans un cœur de plomb, et déposèrent dans le mur du chœur de
leur église, après lui avoir fait un service solennel. Les missionnaires mirent
également son cœur dans un cœur de plomb et l'apportèrent à Saint-Laurent. Ils
firent aussi un service auquel assistèrent tous les prêtres du canton, après
quoi ils allèrent tous processionnellement le placer dans un des murs de la
chapelle des Filles de la Sagesse, et[299] sur l'endroit qui le
renferme, on mit cette inscription /354/
D. O. M.
Ici
repose le cœur de M. René Mulot, prêtre, successeur de M. de Montfort,
supérieur des Missionnaires de St. Laurent et des Filles-de-la-Sagesse, mort à
la mission de Questembert, dans le Diocèse de Vannes, le 12 mai 1749, âgé de 66
ans, après 36 ans de missions et de travaux apostoliques.[300]
Il
eut pour successeur[301] M. Jean-Nicolas Audubon,
que lui-même avait choisi et nommé de son vivant du consentement de tous les
missionnaires, qui confirmèrent son élection à Saint-Laurent où ils
s'assemblèrent en chapitre.
Il
était né aux Sables-d'Olonne en bas Poitou, diocèse de Luçon, le 1 er novembre
1710. L'inclination qu'il eut dès l'enfance pour les exercices de la religion
et les cérémonies de l'Eglise, fit qu'un bon prêtre de la ville le prit en
affection et s'offrit de lui apprendre les premiers éléments de la langue
latine. Le jeune Audubon accepta l'offre qui était conforme à son attrait. Ses
parents qui avaient beaucoup de piété se prêtèrent à procurer son avancement et[302] l'envoyèrent à l'âge de
14 ans au séminaire de Luçon, qui sert également de collège. Il s'y distingua
par ses talents et plus encore par sa piété. Ses parents l'envoyèrent ensuite à
Poitiers, d'où ils le retiré-
17ème cayer *
ent
peu de temps après[303], contribuant sans le
savoir aux desseins que Dieu avait sur lui, en ne pensant qu'à le détourner de
celui que lui-même avait formé de se consacrer à Dieu dans une sainte et
savante société, où il se croyait appelé.
Il
ne fut pas plus tôt entré dans les ordres sacrés qu'il se senti[304] animé d'un nouveau zèle
pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
M.
d'Andigné, mort évêque d'Acqs et pour lors doyen et vicaire général de Luçon,
lui obtint dispense d'âge pour la prêtrise. Il la reçut à 23 ans, et fut
aussitôt envoyé dans la paroisse d'Aisenay pour y faire les fonctions de
vicaire. Il passa successivement au vicariat de la ville des Sables et[305] à celui de Boué. Mais
Dieu, qui le conduisait /355/ comme par la main au terme où il voulait l'amener[306], ménagea des événements
qui le déterminèrent à se dévouer à l'œuvre des missions.
Ce
fut à son zèle même et à son attachement pour la saine doctrine qu'il fut en
quelque sorte redevable de sa vocation. Il s'ouvrit sur son dessein à M.
Javeleau, l'un des missionnaires de Saint-Laurent qu'il trouva à Nantes, et qui
l'amena[307]
avec lui à la communauté du Saint-Esprit. Depuis ce temps, il travailla
toujours dans les missions avec une réputation distinguée. Il prêchait très
solidement et avec beaucoup de pathétique ; mais il s'appliqua surtout aux
conférences et il y excella. Ce fut dans ce saint exercice qu'il mourut à la
mission du Poiré, dans le diocèse de La Rochelle, le 16 décembre 1755, âgé de
45 ans.
Messieurs
les missionnaires, assemblés capitulairement à Saint-Laurent le 24 du même
mois, élevèrent à sa place M. Besnard, prêtre du diocèse de Rennes, qui était
entré parmi eux en 1743, et qui ne désire rien tant que de pouvoir, à l'exemple
de M. de Montfort et de ses deux[308] autres prédécesseurs[309], terminer sa carrière
dans l'exercice actuel de son ministère[310].
Protestation de l'Auteur
Je
prie le lecteur d'observer que, si dans ce livre, j'ai rapporté beaucoup de
faits qui prouvent la sainteté de M. Louis-Marie Grignion de Montfort, et si
j'ai raconté des choses qui passent la nature, et qu'on pourrait regarder comme
de vrais miracles, mon intention n'est pas de donner ces faits comme approuvés
par la sainte Eglise Romaine ; mais seulement comme certifiés par des
témoignages privés. En conséquence donc des décrets de notre Saint-Père le Pape
Urbain VIII, je proteste ici que je n'entends attribuer à la personne de M. de
Montfort, dont j'ai fait l'histoire, ni la /356/ qualité de bienheureux ni
celle de saint, reconnaissant sur ce point comme sur tout le reste l'autorité
de l'Eglise Romaine, à laquelle seule appartient le droit de déclarer ceux[311] qui sont saints. J'attends
avec respect son jugement, auquel je me soumets de cœur et d'esprit comme un
enfant très obéissant.
Dieu Seul !
CATALOGUE[312]
* des MISSIONS
* Non sono riuscito a
ricominciare le note da 1 in poi come nel libro. Per cui la numerazione prosegue.
faites par les Missionnaires de
Saint-Laurent après la mort de M. de Montfort leur Instituteur, depuis 1718
jusqu'en 1767, à peu près dans l'ordre où elles ont été faites.
1 Les Loges
2 Béceleuf[313]
3 Beugné
4 Le Puy-hardy
5 Saint-Hilaire-sur-l'Autise
6 Vernon
7 La Pommeraie
8 Saint-Pompain
9 Les Fosses
10 Villiers-en-Bois
11 La Chapelle-Saint-Laurent
12 Chiché
13 Le Moutiers
14 Sainte-Christine
15
Saint-Aubin-le-Cloux
16
Saint-Pardoux
17
Parthenay
18
Saint-Germain-Longue-Chaume
19
Le Busseau
20
Saint-Hilaire-de-Vihiers
21
Les Landes-de-Génusson
22
Pougnes-en-Gâtine
23
Verrières près Civaux
24
Vouneuil-sur-Vienne
25
Aunay
26
Paillé
27
La Villedieu-d'Aunay
28
La Bernardière
29
La Magdeleine
30
Le Puy-Notre-Dame
31 Brézé /357/
32 Saint-Martin
33 Saint-Loup
34 Sainte-Verges
35 Thouars
36 Oyron[314]
37 Montreuil-Bellay
38 Bourgneuf
39 Paimboeuf[315]
40 Champagné
41
Esnandes
42
Chaillé
43
Fontenay-le-Comte
44
Maillezais
45
Sainte-Radegonde
46
La Guyonnière
47
Ardin
48
Saint-Pompain
49
Angoulin
50
Nueil
51
La Jame
52 Valette
53 Saint-Similien de Nantes
55 La Flottarde[316]
56 La Jarrie
57
Saint-Nicolas de La Rochelle
58
Marsay
59
Coron
60
La Salle
61 Notre-Dame de Vihiers
62 Rocheservière
63 La Chapelle-Gaudin
64 Noirlieu
65 Amailloux
66 Béceleuf
67 Vieillevigne
68 Antigny
69 Saint-Hilaire de Mortagne
70 Saint-Christophe
71 La Séguinière
72 La Châtaigneraie
73 Secondigny
74
Doix
75
Le Gué-de-Velluire
76 Malleville
77 Le Voyde
78 La Fosse-de-Tigné
79 Douce
80 Notre-Dame-du-Puy
81
Le Vandelenay
82 Horunes
83 Saint-Pierre-Verché
84 Argenton-l'Eglise
85 Saint-Amand
86 Saint-Michel-sur-Mont-Mercure
87 Saint-Hilaire-de-Loulay
88
Le Longeron
89
Le Loroux-Bottereau /358/
90
Le Pèlerin
91
Largeasse
92
Boufllé-Lorat
93
Saint-Macaire
94
Saint-Etienne
95
Neuvi
96
Oyron
97
Aubigny
98
Saint-Loup
99
Saint-Aubin-de-Ligny
100
Rochefort en Anjou
101
Sainte-Luce
102
Joué
103
Les Herbiers
104
Gonord
105
Sainte-Anne-à-Vue
106
Saint-Laurent-de-Boué
107
Chambretaud[317]
108
Le Châtellier
109
Saint-Pompain
110
Chemillé
111
Marans
112
Vertou
113
Cambon
114
Geté
115
La Gaubretière
116
Tillières
117
Chalonnes
118
Bourgneuf
119
Doix
120
Maillé
121
Saint-Martin à Angers
122
Soulaine
123
Saint-Melaine
124
Brissac
125
Montfaucon
126
Gourgé
127
Marigné
128
Saint-Hilaire-de- Mortagne
129
Saint-Sébastien
130
Mezangé
131
Faye-l'Abbesse
132
Saint-Varant
133
Riaillé
134
Oudon
135
Saint-Mars-du-Désert
136
Montmusson
137 Rezé
138 Pierrefite
139 Thessonnière
140 Airvault
141 La Chapelle-Largeault
142 Couffé
143 Saint-Herblon
144 Le Pèlerin
145 Fougeray
146 Nort /359/
147 Cornillier
148 Sain-t-Jouin-de- Châtillon
149 Noirlieu
150 Saint-Laurent-sur- Sèvre
151 Saint-Christophe près La Rochelle
152 Verrin
153
Saint-Jean-de-Corcoué
154
La Thessoualle
155
Saint-Pierre de Cholet
156
Les Arceux-de-Maulévrier
157 Saint-Porchaire
158 Maulévrier
159 Coulonges-Thouarsais
160 Le May
161 Courlay
162 Le Bignon
163 Savenay
164 Touvois
165 Les Epesses
166 Aigrefeuille près La Rochelle
167 Angoulin
168 La Jarrie
169
Saint-Denis d'Oleron
170
Saint-Georges d'Oleron
171
Trezvent
172
Saint-Loup
173 Montcoutant
174 Joué
175 Ancenis
176 Saint-Colombin
177 Missillac
178 Saint-Mars-la-Jaille
179 La Roche-Bernard
180 Pontchâteau
181 Noyal-Muzillac
182 Saint-André-de-la- Marche
183 Sainte-Anne à Vue
184 Herbignac
185
La Romagne
186
Saint-Nicolas de Fontenay
187
Rochefort
188
Liphard
189
Saint-André près Guérande
190
Saint-Dolé
191
Vertou
192
Saint-Nicolas de Tiffauges
193
Gétigné
194
Montigny
195
Saint-Julien-de-Vouvent /360/
196
Donges
197
Questembert
198
Montfaucon
199
Saint-Aubin-d'Aubigné[318]
200
Saint-Maurice-des- Noues
201
L'Hermenault
202
Mazières
203
Guémené-Painfaut
204
Béganne
205
Carentoir
206
Basse-Goulaine
207
Il'e de Bouin
208
Oudon
209
Coron
210
Trémentines
211
Antigny
212
Aytré
213
La Gaubretière
214
Tousais
215
Le Pèlerin
216
Mesquer
217
Escoublac
218
Saint-Aignan
219
Saint-Nazaire
220
Moulin
221
Doix
222
Nieuil
223
Niort
224
Toursay en Anjou
225
Malestroit
226
Port-Saint-Père
227
Montoire
228
Bourgneuf
229
Longué en Anjou
230
La Chapelle-Bertrand
231
Vouzailles
232
Parthenay
233
Saint-Denis-d'Oléron
234
Savenay
235
Sévérac
236
Saint-Vincent
237
Guenrouet
238
Rezé
239
St. Mervent
240
Denans
241
Sainte-Luce
242
La Verrie
243
Le Poiré
244
Mortagne
245
Les Epesses
246
Saint-Pierre de Cholet
247
Vieillevigne
248
Joué /361/
249 Le Gué-de-Velluire
250 Vouvent
251 Taugon-la-Ronde
252 Aigrefeuille
253 Angoulême
254 La Chapelle-Launay
255 Montfaucon
256 Saint-Gildas
257 Paimboeuf[319]
258 Boussay
259 Saint-Hilaire-de-Vou
260 La Chapelle-Saint-Laurent
261 Les Ponts-de-Cé
262
Champagné
263
Missillac
264 Vertou
265 Saint-Clémentin
266 Brissac
267 Marigny
268 Coulonges-les-Royaux
269 Fontenay-le-Comte
270 Saint-Molf
271 La Chevrollière
272 Le Busseau
273 Gieffois
274 Notre-Dame de Tiffauges
275 Liré
276 Nallier
277
Béganne
278
Saint-Sébastien
279
Pouzauges
280
Aizenay
281
Bouguenais
282
Saint-Mars-la-Jaille
283
Saint-Jean-de-Liversay,
284
Bené
285
Noyal-Musillac[320]
286
Rochefort
287
Saint-Amand
288
Saint-Maurice-de- la-Fougereuse
289
Le Boupère
290
Beaulieu
291
St Georges près de Mortagne
292
Saint-Herblain
293
Le Pèlerin
294
Saint-Dolé
295
Péaule
296
Saint-Etienne-du-Bois
297
Le Grand-Lac
298
Challans
299
Saint-Laurent-sur-Sèvre
300
Notre-Dame de Cholet /362/
301
Sainte-Anne à Vue[321]
302
Moutiers
303
Saint-Aubin-d'Aubigné
304
La Chapelle de Palluau
305
La Cornouaille
306
Malestroit
307
Glénac
308 Savenay
309 Olonnes
310 Chantonnay
311 Montfaucon
312 Saint-Sa'uveur-de-Roche
313 Yzemay
314 Le Longeron
315 Rezé
316 Ménigoute
317 Les Sables-d'Olonnes
318
Luçon
319 Puybelliard
320 Le Bignon
321 Joué
322 Carentoir
323 Campbon
324 Bourgneuf
325 Montigné
326 Taugon-la-Ronde
327 L'abbaye de Montierneuf à Poitiers
Cette
mission finit le 5 juillet 1767. Plaise au ciel de bénir toutes celles que
feront dans la suite les missionnaires de M. de Montfort, pour la gloire de
Dieu, le salut des peuples, l'édification de l'Eglise, et leur propre
sanctification.
Amen.
Dieu Seul!
INDEX
Cet
index se réfère uniquement au texte de Besnard : il ne couvre pas
l'introduction, les notes, et la liste des missions, en fin de volume. Les noms
de lieux sont en italiques.
Deux
détails importants
-
Le manuscrit comporte une double pagination : après avoir numéroté les pages de
1 à 58, on recommence 1 à 362.
Pour
distinguer cette double numérotation, la première est marquée d'une apostrophe
: par exemple 22'.
-
Comme la présente édition comporte deux volumes, on a utilisé pour la table, la
pagination suivie, en distinguant le deuxième volume du premier par une étoile
: par exemple, 335*.
Le
premier chiffre qui suit le nom indique la page de l'édition 1981 ; le chiffre
entre parenthèses est celui du manuscrit.
Agnès,
vierge Ste : 426* ; (201)
Aigrefeuille
: 394* ; (180)
Albert,
missionnaire avec R. Mulot : 637* ; (347)
Alègre
Jeanne-Françoise, marquise de : 39 ; (23)
Alleaume
Jeanne : 568* ; (298)
Allonneau
François : 568* ; (298)
Ambroise
: 380*, 425* ; (176, 200)
Angers
: 104, 628* ; (1, 341)
Angle
de L' : 374* ; (165)
Ardilliers, N.-D. de Saumur
: 103, 478*, 484*, 486*, 562*; (1, 233, 239, 240, 293)
Armagnac,
Jean-Joseph : 567* ; (297-298)
Assérac
: 183 ; (49)
Audubon
: 637*, 646* ; (347, 354)
Aunis
: 492* ; (245)
Avoine
: 628* ; (341)
Avranches
: 368*, 369* (160, 161)
B.
madame : 555* (289)
Baleq : 627*, 637* (340,
347)
Bamard : 609* ; (328)
Bardou : 49 ; (28')
Bargeaville
(De) : 62 ; (35')
Barmondière
: 30 à 35, 39, 45, 540*, 541* ; (17' à 21', 23', 25', 279, 280)
Barrin
: 159, 163, 167, 488*, 504*, 530* (34, 35, 37, 40, 242, 255, 271)
Bauvais
: 501* ; 252
Beauveau
Gilles de : 200, 488*, 530* ; (59, 242, 271-272)
Beauveau
demoiselles : 437* ; (207)
Bécherel
: 1 16 ; (9)
Begé
Antoinette : 564* ; (296)
Belin : 118 ; (10)
Bellier :
23 ; (13')
Benoît
XIV : 499* ; (250-251)
Bernard
de Clairvaux : 563* ; (294)
Berthin
: 642* ; (351)
Besné
: 183 ; (49)
Blain :
380*, 381*, 386*, 388*, 389*, 539*, 543*, 556*, 559* ; (169, 170, 175, 176)
177, 278, 281, 290, 291)
Boissière-du-Doré
: 183 ; (49)
Boucher :
37 ; (22')
Boudon :
41 ; (24')
Bouguenais
: 183*, 184* ; (49, 50)
Bouic :
281*, 323*, 580* ; (106, 133, 311)
Bouillé :
498*, 597* ; (249, 318)
Bouin :
40, 541* ; (23', 279-280)
Boulogne
: 425* (200)
Bourbon
Louis-Marie de : 398* ; (183)
Bourdoise
: 314 ; (128)
Bréal
: 149, 150, 152 ; (28, 29, 30)
Brenier
: 40, 45, 47, 61 ; (23', 26', 27', 34')
Bretagne
: 357*, 367* ; (153, 160)
Bretèche :
189 ; (53)
Bretonis
: 566* ; (297)
Breuil
: 407* ; (188)
Brùlé :
200 ; (59)
Brunet
Catherine : 419* ; (197)
Brunet
Jean-Laurent : 507* ; (257)
Buisson :
645* ; (353)
Cambon
: 172, 176 ; (43, 45)
Camois
: 183 ; (49)
Canada
: 52, 310 ;
(29', 259)
Cantin :
26 2 ; (94)
Caen
: 380*-381* ; (169-170)
Caris :
320, 322, 587* ; (131, 132, 31 1)
Carthage
: 425* ; (200)
Chale
: 614* ; (331)
Challans
: 257 ; (91)
Chamilly
de : 233 ; (78)
Champ-Bertrand
: 475* ; (231)
Champflour
: 267, 417*, 419*, 428*, 445*, 458*, 473*, 490*, 491*, 496*, 584*, 614* ; (97,
195, 196, 197, 202, 211, 212, 221, 229, 243, 244, 247, 308, 331) Chappelain
Mlle : 195 ; (57)
Chartres
: 48, 49 (27', 28')
Chateaurenault
de : 189 ; (53)
Chevro!ière La
: 163, 168 ; (37, 40)
Chèze La
: 116, 123, 128, 138 ; (9, 12, 16, 22)
Choisy
: 89 ; (49')
Clémenson :
237 ; (79)
Clément
XI : 545*; (282)
Clisson :
493*, 497* ; (245, 249)
Coislin :
174 ; (44)
Compagnie de Jésus : 62, 191 ; (35', 54)
Compagnie
de Marie : 300 ; (1 17)
Courson
: 340 ; (141)
Coutances
: 370*, 415* ; (162, 194)
Couture La
: 209 ; (64)
Crebron
: 522* ; (266)
Croissant
: 637* ; (347)
Crossac
: 177, 180 ; (46, 48)
Delahai :
588* ; (31 1)
Delanoue
: 104 ; (1)
Delisne
: 570* ; (300)
Descartes
Philippe : 531*, 539* ; (275, 278)
Dinan
: 110, 115 ; (5, 8)
Dominique
de Gusman : 218, 371*, 561*, 563* ; (68, 162, 293, 294)
Dorion
: 204 ; (6 1)
Dotassine :
588* ; (31 1)
Dousseau :
152 ; (30)
Dubois
Charles : 508* ; (258)
Duportail :
488* ; (241)
Durocher
628* (341)
Esnandes
: 289 ; (111)
Eudes
: 368* ; (161)
Famel
de : 645* ; (353)
Félix
de Cantalice : 10 ;'(6')
Ferrier
Vincent : 127 ; (15)
Ferrière
: 127 ; (15)
Festus
: 9 ; (5')
Fleury
de : 425* ; (200)
Fontenay-le-Comte
: 454* à 456*, 458*, 459*, 461*, 462*, 464*, 468* ; (218 à
225, 227)
Fontevrault
: 55 ; (31')
Fouras
: 410* ; (190)
Foudras
: 606* ; (325)
France
: 545* ; (282)
François
Le : 380* ; (169)
François
de Sales : 9 ; (6')
François
Régis : 131, 223 ; (18, 71)
Garde
de la : 47 ; (27')
Garnache La
: 201, 202, 244 à 246, 492* ; (59, 60, 83, 84, 96,
245)
Genet
: 355* ; (151)
Gérard
Louis-Bertrand : 510* ; (259)
Gilbert
François : 23 (13')
Girard :
67 ; (38')
Goretrie
: 89 ; (50')
Gourdan :
588* ; (312)
Grandet :
307, 507* ; (123, 257)
Grégoire
de Tours : 425* ; (200)
Griffon :
349* ; (147)
Grolière
: 566* ; (297)
Gué-d'Alléré
: 343 ; (143)
Guernesey
: 237 ; (79)
Guilbaud :
564* ; (295)
Guillard :
567* ; (298)
Guioneux
: 160 ; (35)
Gusteau
: 460*, 624*, 625*, 627* ; (222, 337, 338, 340)
Hacquet
: 637* ; (347)
Hauts-Pavés
: 194 ; (56)
Hédan
: 317, 626* ; (129, 339)
Herbignac
: 183 ; (49)
Hérode
le Grand : 9 ; (5')
Hillerin
: 579* ; (305)
Hindré
Pierre : 149 ; (28)'
Honoré
de Cannes 314 ; (128)
Ignace
de Loyola : 1 0 ; (6')
Ile d’Aix
: 407* ; (188)
Ile de Ré
: 630* ; 342
Ile d'Yeu
: 236, 238, 241, 244 ; (71,
80, 82, 83)
Indes
: 417*, 545* ; (195, 282)
Isle
de l' : 599*, 602* ; (320, 322)
Isy :
637* ; (347)
Issy
: 54, 55 ; (31', 32')
Jacob : 50 ; (29')
Jacques
frère : 370* ; (162)
Jagu
: 127 ; (15)
Jarie la
: 632* ; (344)
Javeleau :
637*, 647* ; (347, 354)
Jean
Bemard : 6 5 ; (37')
Jean
Fortin : 121, 429* ; (11, 203)
Jean
de Dieu : 1 0 ; (6')
Job
: 556* ; (290)
Jonchères
des : 506* ; (257)
Joseph :
50 ; (29')
Josselin :
628* ; (341)
Joubert
: 155 ; (32)
Jourdan
: 282 ; (106)
Judas
: 491*; (244)
Kentin
: 305 ; (121)
Landemont
: 183 ; (49)
La Rochelle
: 75, 215, 220, 230, 231, 233, 236, 267, 335*, 337*,
342*, 348*, 368*, 381 *, 406*, 414*, 415*, 419*, 428*, 534*, 581* ; (43',
67, 69, 76, 77 à 79, 97, 138 à 140, 143, 147, 160, 170, 187, 193, 194, 196,
203, 274, 306)
Launay :
565* ; (296)
Leguy
588* ; (311)
Le
Breton : 39 ; (23')
L'Herrnenault
: 458*, 584* ; (221, 308)
Leschassier
: 45, 47, 52, 542* ; (25', 26', 27', 30', 280)
Leuduger
: 116, 143 ; (9, 25)
Lévêque
: 53 ; (30')
L'Houmeau
: 217 ; (68)
Libère
: 426* ; (201)
Ligonnière
: 567* ; (298)
Ligugé
: 103 ; (1)
Loges
: 577*, 579* ; (303, 304)
Loigné :
564* ; (295)
Loiré
: 197, 396* ; (58, 182)
Lorette Notre-Dame de
: 100 ; (57)
Louis
IX : 443* ; (210)
Luçon
: 209, 212, 534* ; (64, 65, 274)
Luzeau Lucrèce
: 569*, 570* ; (299, 300)
Lyon
: 510* ; (260)
Madot
de : 64 ; (37)
Mailly
de : 220, 327 ; (70, 136)
Marans
: 231 ; (76)
Marcelline
: 425* ; (201)
Marthe
: 450* ; (215)
Martin
de Tours : 10, 425* ; (6', 200)
Mathurin
: 80, 103, 106, 111, 117, 120, 127, 132, 209, 606* ; (46', 1, 2, 6, 9, 11, 15,
19, 64, 325)
Mathurine
: 501* ; (252)
Maunoir
Julien : 131 ; (18)
Maunoir
du : 373* ; (164)
Mauritanie
: 425* ; (200)
Mauzé
: 337* ; (139)
Mechtilde
du St Sacrement 311 ; (125)
Ménil
: 600* ; (320)
Mervent
: 438*, 440*, 441* ; (208 à 210)
Mesle
: 581* ; (306)
Meule La
: 244 ; (83)
Missillac
: 183 ; (49)
Moncontour
: 139 ; (23)
Montaigu
: 208 ; (63)
Montbernage
: 78, 81, 95 ; (44', 46', 54')
Montespan
: 63, 564* ; (36', 295)
Montfort-la-Cane
: 19, 112, 117, 145, 153, 155, 551*; (11', 6, 9, 26, 31,
32, 286)
Montigny
de : 28, 29, 63 ; (16', 17', 36')
Montois
: 565* ; (296)
Mont-St-Michel
: 105 ; (1)
Mont-Valérien :
65 ; (37')
Mozay
: 429* ; (203)
Mulot
René : 163, 462*, 464*, 469*, 477*, 484*, 492*, 493*, 573*, 576*, 579*, 580*,
583*, 591*, 611*, 613*, 636*, 642*, 646* ; (37, 223, 225, 227, 233, 238, 244,
245, 246, 301, 303, 305, 306, 308, 314, 329, 330, 347, 351, 354)
Muzanchère
: 399* ; (184)
Nadau :
583* ; (307)
Nantes
: 53, 154, 159, 162, 171, 188, 193, 196, 197, 349*,
356*, 390*, 394*, 395*, 398*, 399*, 438*, 487* ' 488*, 530*, 534*, 565* ; (30',
32, 34, 36, 42, 52, 56 à 58, 147, 151, 152, 178, 180, 181, 183, 184, 208, 240,
242, 271, 274, 300)
Nicolas
de Poitiers : 371*, 492* ; (163, 245)
Nicolas
Hilaire : 564* ; (295)
Niort
: 591* ; (314)
Nobletz
Le : 131 (18)
Normand
: 507* (257)
Notre-Dame
: 104, 120, 123, 124, 128, 138, 154, 203, 244, 251, 398*, 437*, 492*, 562*,
607* ; (1, 11, 12, 13, 16, 22, 31, 60, 83,' 88, 183, 208, 245, 294, 326)
Noue
de la : (cf. Delanoue)
Olier
: 54 ; (30')
Olivier
: 188 ; (53)
Orion
de: 472*, 473*, 477* ; (229, 230, 233)
Orville
d' : 363*, 365*, 400*, 402*, 596* ; (157, 158, 184, 185, 186, 318)
Ouvrard
: 566* ; (296)
Pagé :
269 ; (98)
Paris :
27, 19, 30, 62, 65, 67, 328, 335*, 519*, 534*, 548* ; (16' à 18', 35', 37',
38', 137, 138, 264, 274, 284)
Paul
saint : 385* ; (173)
Peronnet :
567*, 569* ; (298, 299)
Philippe
Néri : 10 ; (6')
Pierre
saint : 385* ; (173)
Plaisance
: 425* ; (200)
Plumieux
: 124, 127 ; (13, 15)
Poitiers
: 58, 66, 73, 76, 77, 80, 91, 103, 336*, 344*, 506*, 534*,
580* ; (32', 38', 42' à 45' 51' A, 1, 138, 144, 256, 274, 306)
Poitou
: 552*, 567* ; (286, 297)
Pombriant
: 601* ; (322)
Pontchâteau
: 176, 180, 182, 185, 188 à 190, 192, 395*, 398*, 492* ;
(45, 48, 49, 51 à 55, 181, 183, 245)
Porte
Bouton de la -. 475* ; (231)
Pot-de-Fer
: 62 ; (35')
Poullart-des-Places
: 274, 277, 278, 280 à 282, 415* ; (101' 103 à 107, 194)
Poype
de la : 91, 506*, 582*, 609* ; (52', 256, 307, 327)
Préfontaine
de : 191 ; (54)
Pyronnet
: 566* ; (297)
Quatre-Vents
: 127 ; (15)
Québec
: 510* ; (259)
Questemberg
: 465* ; (226)
Racappé
: 585*, 593*, 598*, 600* ; (309,
316, 319, 320)
Ragon
: 229, 231 ; (75, 77)
Remandière La
Rennes
: 22, 107 à 109, 357*, 359*, 365*, 400*, 534*, 558*, 566* ; (13', 3 à 5, 153, 154,
159, 184, 274, 291, 296)
Résurrection la
: 95 ; (54')
Revol : 509* ; (259)
Ripoche : 566* ; (297)
Rivière de la : 136 ;
(21)
Robert : 510* ; (260)
Robert
Alain : 107, 109, 555*, 558* ; (3, 4, 289, 291)
Robert
Jeanne : 19 (11’)
Roche
de la : 111 (5)
Rome
: 94, 100, 101, 106, 158, 425' (53', 57', 58', 2, 34, 201)
Romillé
: 153 ; (3 1)
Rouen
: 381*, 386*, 389* ; (170, 175, 177)
Rougeon :
503* ; (254)
Rouscel :
154 ; (31)
Roussay
: 348*, 355* ; (147, 151)
Sables d'Olonne
: 239 ; (81)
Sagesse
: 8, 447* à 449* ; (5', 213 à 215)
Sagesse
Filles de la : 70, 73 à 76, 336*, 347*, 406*, 413*, 419*, 446*, 448*, 449*,
454*, 488*, 496*, 552*, 584*, 604* ; (40' à 44', 138, 146, 187, 192, 196, 213 à
215, 218, 241, 248, 286, 308, 324)
St-Amand-sur-Sèvre
: 429*, 430*, 502* ; (203, 204, 253)
St-Aubin-des-Ormeaux
: 503* ; (254)
St-Brieuc
: 130, 534* (17, 274)
St-Christophe-du-Ligneron
: 256, 258, 261, 264 ; (91, 92, 94, 95)
St-Christophe-sur-Roc
: 343* ; (143)
St-Donatien
: 183 ; (40)
St-Eloi
: 267; (97)
St-Fiacre
: 171; (42)
St-Gilles
: 239 ; (80)
St-Hilaire
: 244 ; (83)
St-Hilaire-sur-l'Autise
: 580* ; (306)
St-Hilaire-de-Loulay
: 203, 205 ; (60, 62)
Saint-Jacques
de : 628* ; (341)
St-Jean-de-Fontenay
: 458*, 460* ; (221, 222)
St-Jean-de-Thouars
: 484* ; (238)
St-Julien-de-Concelles
: 39 ; (23')
St-Laurent-de-la-Prée
: 410*, 412* ; (190, 192)
St-Laurent-sur-Sèvre
: 16, 75, 81, 431*, 486*, 489*, 490*, 493*, 496*,
550*, 565*, 566*, 568* ; (10', 43', 46', 204, 240, 242, 243, 245, 248, 285,
296, 297, 299)
St-Lazare
: 120, 145, 152 à 154 ; (11, 26, 30 à 32)
St-Léonard de Nantes
: 172 ; (42)
St-Léonard de La Garnache
: 203 ; (60)
St-Lô
: 371*, 373*, 374*, 377*, 378*, 380*, 381* ; (162,
164, 165, 167 à 170)
St-Malo
: 19, 149, 150, 153, 534*, 555*; (11', 28, 29, 31, 274,
289)
St-Molf : 188 ; (52)
St-Pompain
: 463*, 469*, 472*, 477*, 486*, 573*, 580*; (224, 227,
229, 233, 240, 301, 306)
St-Saturnin
: 91, 95 ; (51', 54')
St-Sauveur dAunis
: 183 ; (49)
St-Similien
: 155, 160, 196, 356* ; (32, 36, 57, 152)
St-Simplicien
: 95 ; (54')
St-Suliac
: 49, 116 ; (28', 9)
St-Sulpice
: 53, 55, 548*,
560*; (30', 31', 284, 292)
Ste-Catherine
: 91 (51'A)
Saintes
: 341* ; (142)
Salertaine
; 245, 247, 254, 256 ;
(84 à 86, 90, 91)
Sanzay
de : 569* ; (299)
Saumur
: 482* ; (236)
Savenay
: 569* ; (299)
Séguinière La
: 305, 307, 309, 437*, 492* ; (121, 122, 124, 208, 245)
Seignette
: 338* ; (140)
Serre
de la : 569* ; (299)
Simon
(le sorcier) 531* ; (272)
Simon
Salus : 10 ; (6')
Sion
: 570* ; (300)
Sorbonne
: 33, 40 ; (20', 23'),
Soulans
: 463* ; (224)
Sulpice
Sévère : 1 0 ; (6')
Taugon-la-Ronde
: 420*, 429*, 459* ;
(197, 203, 221)
Thépault
: 123 ; (13)
Thomas
Pierre : 317, 558*, 612* ; (129, 311, 330)
Tour
de la : 523*, 567* ; (266, 297)
Toutant :
592* ; (315)
Tréguier
: 357*, 366* ; (153, 159)
Trézididi :
501* ; (252)
Triaut :
500* ; (251)
Trichet :
73, 336*, 346*, 407*, 419*, 562* ; (41', 138, 146, 188, 196, 197, 294)
Trinité
: 138 ; (23)
Turgot :
614* ; (33 1)
Urbain VIII : 649* ; (335)
Valette
: 161 ; (36)
Vallier
Le : 519* ; (264)
Valois
Le : 317 à 319, 585*, 589*, 591*, 593*, 605*, 638* ; (129 à 131, 309,
311, 312, 314, 315, 325, 348)
Vanneau Le
: 341 *, 342* ; (1 42, 143)
Vasseur
: 364* ; (158)
Vatel
: 364*, 415*, 417*, 418*, 431*, 467*, 477*, 484*, 493*, 573*, 585*, 636*, 640*
; (194 à 196, 204, 226, 233, 238, 245, 301, 309, 346, 349)
Veillet
: 140 ; (23)
Verrines
: 343 ; ( 1 43)
Vertamont
de : 489* ; (242)
Vertou
: 169, 531* ; (41, 273)
Vieuville
de la : 311, 312 ; (125, 126)
Villedieu-les-Poëles
: 370* ; (162)
Ville-Thébault :
126 ; (15)
Villiers-en-Plaine
: 472*; 475*, 476* ; (229, 231, 232)
Vincent
de Paul : 69 ; (39')
'Vouvant
: 464*, 467* ; (225, 226)
Yso
: 134 ; (20)
TABLE DES MATIERES
MANUSCRIT du Père BESNARD
Manuscrit
Edition
1981
cayer
page
n°
page
Livre sixième
M. de Montfort affermit Marie-Louise Trichet dans sa vocation
8
138
126
1
335*
Mission de Mauzé et grave maladie de M. de Montfort
139
127
3
337*
Retraites avec exercices de la mort
141
128
5
339*
Mission à Vanneau
142
129
7
341*
Missions diverses et écoles à La Rochelle
143
130
9
343*
La mission de Roussay
9
147
131
14
348*
A Nantes. Aventures d'un jeune malheureux
151
132
21
355*
La lettre aux Amis de la Croix
154
133
25
359*
Chez M. d'Orville
157
134
29
363*
M. de Montfort éprouve un frère
159
135
32
366*
Péripéties le jour de l'Assomption 1714
160
136
33
367*
L'auberge de «La Croix à la main»
163
137
37
371*
La mission de Saint-Lô
164
138
39
373*
La rencontre avec M. Blain
169
139
46
380*
Sur le bateau de la Bouille
177
140
55
389*
Halte dans une paroisse restée inconnue
178
141
56
390*
M. de Montfort veut charger un frère sur
ses épaules
10
180
142
60
394*
Le transport des figures du Calvaire de Pontchâteau
181
143
61
395*
Une première reconstruction du Calvaire
183
144
64
398*
L'hôte de M. d'Orville
184
145
66
400*
Livre septième
Le projet des écoles à La Rochelle
187
146
72
406*
Quelques petites missions
188
147
73
407*
Prédication dans la ville de La Rochelle
192
148
79
413*
La vocation de M. Adrien Vatel
194
149
81
415*
Marie-Louise Trichet est invitée à venir promptement
à La Rochelle
196
150
85
419*
Taugon-la-Ronde. Règlement des Pénitents Blancs
197
151
86
421*
La compagnie des vierges
198
152
88
422*
Les Filles de la Sagesse arrivent à La Rochelle
203
153
94
428*
La mission de Saint-Amand
11
204
154
97
431*
Bref séjour à La Séguinière
207
155
103
437*
Quinze jours à Nantes
208
156
104
438*
La mission de Mervent
208
157
104
438*
La grotte de Mervent
210
158
107
441*
Ouverture des écoles à La Rochelle
210
159
109
443*
Précis de la Règle des Filles de la Sagesse
213
160
113
447*
Mission à Fontenay
218
161
120
454*
La vocation de M. Mulot
223
162
128
462*
Livre huitième
La mission de Vouvant
226
163
133
467*
La mission de Saint-Pompain
12
227
164
135
469*
La mission de Villiers-en-Plaine
229
165
138
472*
Le pèlerinage des Pénitents Blancs
233
166
143
477*
M. de Montfort fait le même pèlerinage et poursuit pour Saint-Laurent
239
167
151
485*
Mission de Saint-Laurent et mort de M. de Montfort
240
168
152
486*
Livre neuvième
Ses vertus
13
260
169
179
513*
Sa confiance en Dieu
263
170
183
517*
Son amour pour Dieu
265
171
186
520*
Sa conformité à la volonté de Dieu
267
172
190
524*
Sa douceur
269
173
192
526*
Son amour des croix
271
174
195
529*
Ses austérités
275
175
201
535*
Son humilité
277
176
204
538*
Sa soumission aux volontés et aux avis de
ses supérieurs
278
177
205
538*
Son zèle pour le salut des âmes
281
178
210
544*
Son amour pour la pauvreté et pour les
pauvres
14
284
179
213
547*
Son détachement de ses parents
287
180
218
552*
Sa pureté
289
181
221
555*
Sa dévotion envers la sainte Vierge
290
182
223
557*
Les miracles qu'on lui attribue
295
183
230
564*
Livre dixième
Suite des missions après la mort de M. de Montfort
301
239
573*
Maladie et guérison de M. Mulot
302
241
575*
Mission à la paroisse des Loges
303
243
577*
Témoignage de M. l'abbé de Hillerin
305
245
579*
Différentes missions dans le diocèse de Poitiers
306
247
681*
M. Mulot et M. Vatel, logés à Saint-Hilaire-de-Vihiers
15
308
249
683*
Rencontre de MM. Mulot et Vatel avec M. Le Valois
309
251
685*
Fait merveilleux de l'image de M. de Montfort
310
253
687*
M. Le Valois se joint à MM. Mulot et Vatel
312
255
589*
Succès de la mission à Niort
313
257
591*
M. Le Valois, directeur des Filles de
la Sagesse.
315
259
593*
Bonnes œuvres de M. le marquis de Magnane
317
261
595*
Les missionnaires fixent leur résidence
à Saint-Laurent
319
263
597*
Livrets publiés par M. le marquis de Magnane
319
265
599*
Charités innombrables de M. le marquis
de Magnane
321
267
601*
Mort de M. le marquis de Magnane
323
269
603*
Mission à Saint-Michel-sur-Mont-Mercure
324
271
605*
Image miraculeuse de N.-D.-des-Larmes
326
273
607*
M. Mulot est élu supérieur par ses confrères
329
277
611*
M. Thomas est mandé à Paris
330
279
613*
Diverses missions de l'année 1723
16
331
280
614*
La mission d'Oyron
333
283
617*
Missions à Loudun et à Montreuil-Bellay
335
286
620*
Mission de Paimboeuf
336
288
622*
Autres missions dans les Marais
337
290
624*
Décès de M. Hédan, prêtre associé aux
montfortains
339
293
627*
Succès final de la mission à Saint-Similien
341
295
629*
Danger de naufrage en se rendant à
l'lie de Ré
342
296
630*
Missions de la Jarie et de
Saint-Nicolas de La Rochelle
344
299
633*
Mission à Saint-Hilaire de Mortagne
345
300
634*
Renfort reçu du Séminaire du
Saint-Esprit de Paris
347
303
637*
Sainte mort de M. Le Valois
349
305
639*
Mort de M. Vatel à Rennes
350
306
640*
Mort de M. Mulot
352
310
644*
M. l'abbé de Famel fait les obsèques de
M. Mulot
353
311
645*
Vocation de M. Audubon
17
355
313
647*
Protestation de l'auteur
355
315
649*
Catalogue des missions faites par les
missionnaires après la mort de M. de Montfort
356
317
651*
Index
329
663*
[1]
1er
texte : rien qui soit mieux marque
[2]
1er texte : qu'ils de
[3]
1er texte : était resté
[4]
1er
texte : plusieurs mots barrés, illisibles
[5]
1er
texte : plusieurs mots barrés, illisibles
[6]
1er
texte : de la plantation
[7]
1er
texte : un mot barré, illisible
[8]
1er texte : porta si efficacement la parole
[9]
1er texte : sur les cœurs
[10]
1er
texte : du saint homme
[11]
1er
texte : ce ne fut pourtant qu'une
épreuve pour sa soumission à la volonté de Dieu
[12]
1er
texte : qu'une longue suite
[13]
1er
texte : de soutenir les plus
pénibles travaux que
[14]
1er
texte : et sainte carrière
[15]
1er
texte : un mot barré, illisible
[16]
1er
texte : où il savait M. Vatel,
puis : un ou deux mots barrés, illisibles
[17]
1er
texte : à porter la parole
[18]
1er
texte : remplacé par la phrase qui suit. Nos deux vertueux prêtres n'employèrent point leurs deux années de
retraite à se préparer pour la prédication. M. Mulot, qui pensait ne pouvoir
compter que sur le secours du ciel pour y réussir
[19]
1er
texte : Voici à (un mot barré,
illisible) quelle occasion
[20]
1er
texte : vint prier M.
[21]
1er texte : cependant
[22]
1er
texte : (remplacé par la phrase qui suit) Quel parti prendre ? Puis plusieurs mots barrés, illisibles, suivis
de : faire perdre l'espérance (un
autre mot barré, illisible)
[23]
1er
texte : ils craignaient de ne pas
donner à la parole de Dieu toute la dignité queue doit avoir dans la bouche de
ses ministres
[24]
1er
texte : les mots suivants, placés ici entre parenthèses, se trouvent
ajoutés en marge, sur renvoi d'une petite croix
[25]
1er
texte : ils connaissaient
[26]
1er
texte : mêlées de quelques
réflexions solides et édifiantes
[27]
1er texte : fut
[28]
1er
texte : toute la mission fit des
conversions
[29]
1er
texte : une croix en surcharge à ce nom est répétée en marge sans
accompagnement de note
[30]
1er
texte : C'est ainsi q., barré puis
repris
[31]
1er texte : les succès
[32]
1er
texte : que Dieu accordait aux
exercices
[33]
1er texte : et c'est là
[34]
1er
texte : Ils furent ensuite (en
surcharge - tout de suite) appelés
[35]
1er
texte : ce qui les conduisit jusqu'au carnaval Ce fut alors que sur le bruit
[36]
1er
texte : Cependant les m(issionnaires)
[37]
1er
texte : deux mots, ou lettres, barrés, illisibles
[38]
1er
texte : de l'approbation
[39]
1er
texte : qu'il avait demandé
[40]
1er
texte : ses austérités (répété par mégarde) et ses peines
[41]
1er
texte : et qui ne fut pas moins le
fruit de ses travaux et de ses souffrances que l'objet de ses vœux et de ses
désirs. En surcharge à ce texte, une première correction portait : qu'on peut dire n'avoir pas moins été la
récompense
[42]
1er
texte : Saint Hilaire de : un mot barré, illisible
[43]
1er
texte : M. le doyen de
[44]
1er
texte : tomba malade et
[45]
1er
texte : ce respectable doyen et (en surcharge : qui)
[46]
1er
texte : y resta, barré puis
repris (et en surcharge un mot illisible)
[47]
1er
texte : chacun, barré puis
repris
[48]
1er
texte : à la présentation de
[49]
1er
texte : vint, barré puis repris
[50]
1er texte : se livrer
[51]
1er
texte : une maison dans le bourg
[52]
1er
texte : pour les rassembler
[53]
1er
texte : le saint homme l'avait
choisi
[54]
1er
texte : un mot barré illisible
[55]
1er
texte : mais d'une manière
miraculeuse
[56]
1er
texte : en surcharge, au-dessous de : exécuter, un mot barré, illisible
[57]
1er
texte : auprès de ses cendres exécuter
[58]
1er
texte : ce qu'il n'avait
[59]
1er
texte : deux petites im(ag'es)
[60]
1er
texte : s'attacher pendant sa vie
[61]
1er
texte : Ce jeune homme
[62]
1er texte : le possédé
[63]
1er
texte : Il la trouva en effet
[64]
1er
texte : Arrivé à la porte de sa
chambre
[65]
1er
texte : aucune autre clef
[66]
1er
texte : que lui avait donné
[67]
1er
texte : dans l’endroit d'où elle
avait été ôtée
[68]
1er
texte : en surcharge des lettres barrées, illisibles
[69]
1er
texte : un nom barré, et en surcharge des lettres barrées, illisibles
[70]
1er
texte : un nom barré, illisible
[71]
1er
texte : était b(ien)
[72]
1er
texte : il vint aboutir
[73]
1er
texte : chez M. le doyen
[74]
1er
texte : et dès lors ell(e)
[75]
1er
texte : de la naissance nouvelle
[76]
1er
texte : où la mission devait bientôt
commencer, le 22 décembre 1720
[77]
1er
texte : des réconciliations sans
nombre, beaucoup de procès
[78]
1er
texte : Saint Gi
[79]
1er
texte : en surcharge une croix, répétée en marge sans accompagnement de note
[80]
1er
texte : et qui en était bien instruit
étant allé pendant la mission voir M. Mulot
[81]
1er
texte : un mot ou deux barrés, illisibles
[82]
1er texte : voyant le fruit
[83]
1er
texte : il céda la place
[84]
1er
texte : qui demeurant
[85]
1er
texte : fût, barré ; en surcharge : serait
[86]
1er texte : naquit au château
[87]
1er
texte : qu'on lui dit dans sa jeunesse
qu'
[88]
1er
texte : le service du prêtre
[89]
1er
texte : on lui chercha
[90]
1er
texte : il le mit par deux fois
[91]
1er
texte : le St-Père
[92]
1er
texte : Dieu, barré, puis repris
[93]
1er
texte : son pieux dessein
[94]
1er
texte : aucune qui ne lui parût
(barré, puis repris) de son ressort et
[95]
1er
texte : une profusion digne d'un
saint
[96]
1er
texte : pour les donner aux
pauvres
[97]
1er
texte : qui se croyant autorisé
[98]
1er
texte : ne pouvant se refuser à sa
demande
[99]
1er
texte : se croyait pourtant (barré puis repris) autorisé
[100]
1er
texte : mais dont il ne se mettait
pas beaucoup en peine de faire usage et qu'il oubliait dès que les pauvres se
(en surcharge : il se présentait des
pauvres)
[101]
1er
texte : tout son revenu
[102]
1er
texte : plus de trente mille livres
[103]
1er
texte : bien du temps avant le
terme échu
[104]
1er
texte : On a vu
[105]
1er
texte : un établissement de charité pour
[106]
le
texte porte : Sœur de Marie de Jésus
[107]
1er
texte : pour y loger M. Mulot avec
ses confrères et M. Le Vallois confesseur
[108]
1er
texte : bonne œuvre que la
Providence lui présentait
[109]
1er texte : ainsi que
[110]
1er
texte : Ce fut ainsi que
[111]
1er
texte : se fixèrent
[112]
1er
texte : des cendres
[113]
1er
texte : sa régularité à suivre tous
leurs exercices
[114]
1er
texte : qui pouvait servir
[115]
1er
texte : et d'allumer dans les cœurs
[116]
1er texte : et fit
[117]
1er
texte : un mot barré, illisible
[118]
1er
texte : (remplacé par l'énoncé de ce titre écrit en surcharge) Non content de ces pieux ouvrages, il voulut
prêcher aux yeux de ceux mêmes qui ne savent pas lire
[119]
1er texte : m'écrivit
[120]
1er
texte : voici, barré, puis
repris
[121]
1er
texte : par où Dieu
[122]
1er
texte : à la Passion de Jésus-Christ
[123]
1er
texte : on ne peut dénier dès lors
[124]
1er
texte : la maison qu’ils
[125]
1er
texte : Leur dessein n'était pas d'y
entrer dans une tranquille inaction. Ils (un mot barré, illisible) saisirent
[126]
1er
texte : et ils saisirent
[127]
1er
texte : leurs travaux et
allèrent
[128]
1er
texte : en surcharge un mot barré illisible
[129]
1er
texte : Une seule chose leur
[130]
1er
texte : les pierres tombales
[131]
1er texte : cette mission
[132]
1er
texte : Mercure, barré, tandis
qu'en surcharge une croix, barrée ensuite, renvoyait en marge où on lit : Mont Malcus ; le mot Mercure a été
ensuite repris en surcharge
[133]
1er
texte : le trouver à Luçon
[134]
1er
texte : supposées
[135]
1er
texte : devant le prélat
[136]
1er
texte : lui fit voir
[137]
1er
texte : fût en état de leur donner
une retraite
[138]
1er
texte : Peyrate
[139]
1er
texte : Ce fut pendant cette mission
que M. de Foudras, coadjuteur de Poitiers
[140]
1er
texte : honora cette mission
[141]
1er
texte : parl
[142]
1er
texte : et à chanter les cantiques
[143]
1er texte : il édifiait
[144]
1er
texte : que donna M. de la Poype,
évêque de Poitiers
[145]
1er
texte : traces de lettres, illisibles
[146]
1er
texte : mot barré, illisible
[147]
1er
texte : sur quoi elle pensa en
mourir
[148]
1er
texte : (substituée par le suivant) Les
missionnaires avaient une raison
[149]
1er
texte : une raison particulière de
prendre part à la dévotion publique. La tableau qu'on allait visiter en foule
avait appartenu à leur Père. C'était M. de Montfort lui-même qui l'avait donné
à la vertueuse fille de chez qui (1er texte : de la maison de laquelle on) on le transporta dans l'église de la
paroisse, et nous aurions pu joindre cette merveille à celles que nous avons
rapportées à la fin de la vie du serviteur de Dieu ; mais, elle se présente
plus naturellement ici, où nous voyons ses successeurs venir rendre à la reine
du ciel l'hommage qu’elle semble vouloir partager avec celui dont elle
immortalisait par un fait qui tenait du prodige (1er texte : par un prodige) le riche présent et le
précieux héritage.
En marge : Note. M.
Besnard m'a dit que cette image n'avait point été donnée par M. de Montfort.
Ainsi, il faut (1er texte: trois mots barrés, illisibles) retrancher ceci. On
pourra seulement faire observer que M. de Montfort, ayant donné une mission à
Saint-Michel, le miracle pourrait être regardé comme un effet de la dévotion
qu'il avait inspirée envers la sainte Vierge.
[150]
1er texte : touché et édifié
[151]
1er
texte : en surcharge, un mot barré, illisible
[152]
1er
texte : cette sainte communauté
[153]
1er
texte : de se consacrer aux missions
comme à l'œuvre
[154]
1er
texte : pour bénir la chapelle
[155]
1er
texte : ce qui a donné à la maison
[156]
1er
texte : Bouic, barré ; en
surcharge un nom barré, illisible, puis Bouic repris
[157]
1er
texte : l'attrait qu'il avait
[158]
1er
texte : un nom barré, illisible ; en surcharge une ou deux lettres
barrées, illisibles, puis La Verrie
[159]
1er
texte : lettres barrées, illisibles, en surcharge
[160]
1er
texte : en surcharge lettres barrées, illisibles
[161]
1er
texte : un nom barré, illisible
[162]
1er
texte : Brézé, à deux lieues
[163]
1er
texte : d'où ils allèrent
[164]
1er
texte : ce fut dans cette
[165]
1er
texte : encourageaient
[166]
1er
texte : la mettaient en état de
[167]
1er
texte : ses associés
[168]
1er
texte : dans la théologie et la
discussion des cas de conscience; en surcharge: ainsi que dans la morale
[169]
1er
texte : il parlait savamment
[170]
1er
texte : dans les conversations
[171]
1er
texte : à Saint (-Laurent)
[172]
1er
texte : il passa
[173]
1er
texte : sa vie
[174]
1er texte : au train
[175]
traces
de lettres illisibles
[176]
1er texte : sa nourriture
[177]
1er
texte : couvert d'un (mot barré,
illisible) noir
[178]
1er
texte : deuil, barré, puis
repris
[179]
1er
texte : par des cordes
[180]
1er
texte : En posture et environné
[181]
1er
texte : avec les symboles
[182]
1er
texte : s'agitant comme un homme
quia perdu l'esprit
[183]
1er
texte : qui avait
[184]
1er
texte : Un bourreau
[185]
1er texte : le tirait
[186]
1er
texte : par une grosse corde
[187]
1er
texte : et d'amertume
[188]
1er
texte : Nombre
[189]
1er
texte : éloigné d’, puis des
lettres barrées, illisibles
[190]
1er
texte : fais(aient)
[191]
1er
texte : ne feraient qu'exciter
[192]
1er
texte : et qui (un mot barré,
illisible) assez
[193]
1er
texte : les cérémonies
[194]
1er
texte : un mot barré, illisible, puis : plusieurs ; D'Oyron en surcharge
[195]
1er
texte : une dizaine de mots barrés, illisibles, puis en surcharge : il (lettres barrées, illisibles), aujourd'hui
[196]
1er
texte : lettres barrées, illisibles
[197]
1er
texte : surtout que ne (un mot
barré, illisible) pas de preuve
[198]
1er
texte : (remplacé par celui qui précède) à Loudun, ville où l'on croit communément que le diable a
joué un si grand rôle, et où cependant il perdit une de ses conquêtes par la
conversion du fameux M. Keriolet
[199]
1er
texte : des fruits qu'in
(lettres barrées, illisibles)
[200]
1er
texte : Le peuple (traces de
lettres illisibles) avait surtout
[201]
1er
texte : et quand il voulut
[202]
1er
texte : Plusieurs mots barrés, illisibles ; en surcharge prêcha sur la
[203]
1er
texte : (remplacé par le précédent) ils
n'y trouvèrent pas les esprits aussi bien disposés à recevoir la parole de
Dieu. On trouva (ces deux mots barrés, puis repris)
[204]
1er
texte : à leur laisser faire
[205]
1er
texte : et le curé
[206]
1er
texte : de se servir de
[207]
1er
texte : lieues, barré, puis repris
[208]
1er
texte : sueur, barré, puis repris
[209]
1er
texte : les y avait envoyés
[210]
1er
texte : quelques personnes
[211]
1er
texte : un mot barré illisible
[212]
1er
texte : parut, barré deux fois,
puis repris
[213]
1er
texte : dans peu la dévotion
[214]
1er
texte : ne s'étendirent
[215]
1er
texte : qu’, barré, puis repris
[216]
1er
texte : Mais par bonheur
[217]
1er texte : cuire
[218]
1er texte : C'était surtout
[219]
1er
texte : Il en avait donné une
[220]
1er
texte : Ce saint prêtre
[221]
1er
texte : Il était si considéré de MM.
les administrateurs
[222]
1er
texte : qu'il donna à un pauvre
[223]
1er
texte : deux mots barrés, illisibles
[224]
1er
texte : M. Mulot y vint
[225]
1er
texte : qui y a demeuré pendant
[226]
1er
texte : dans
[227]
1er
texte : Ils, barré, puis repris
[228]
1er texte : comme des hommes
[229]
1er
texte : pour tourner en dérision ce
quels avaient dit et le rapporter avec les commentaires les plus propres
[230]
1er
texte : Dieu récompensa enfin
[231]
1er
texte : qui avaient tâché
[232]
1er
texte : en sa présence
[233]
1er
texte : du prélat, barré, puis
repris
[234]
1er texte : recommandant de
[235]
1er
texte : un mot barré, illisible; en surcharge : Nantes
[236]
1er
texte : s'embarquer sur la Loire
[237]
1er
texte : D'aller par terre ; en
surcharge : On ne savait quel
[238]
1er
texte : en marge, sur renvoi d'une croix, on lit : ou l’Ile (de), comme il y a dans l'écrit
[239]
1er texte : Paimboeuf ; en surcharge
: beuf
[240]
1er
texte : vint à nous
[241]
1er
texte : partait pour s'en retourner,
barré, puis repris
[242]
1er
texte : par mer, barré, puis repris
en surcharge
[243]
1er
texte : qualifiés, barré, puis repris
[244]
1er
texte : de venir assidu (en surcharge
: avec)
[245]
1er
texte : pendant cette dernière
[246]
1er
texte : publiquement connu ; puis :
connu publiquement
[247]
1er
texte : Peut-être
[248]
1er
texte : ils en prirent lecture
[249]
1er
texte : parut, barré, puis
repris
[250]
1er
texte : Velluire, barré, puis
repris
[251]
1er
texte : Le récit de ce qui s'est
passé
[252]
1er
texte : une croix renvoie à un texte en marge placé plus loin
[253]
1er
texte : le premier texte est celui conservé ici, comme dans l'original. En
marge se lit un autre, destiné sans doute à remplacer le premier, et qui porte
: Celui-ci suffit - puis, barré : après ce que nous avons dit dans la vie du
fondateur que nous avons écrit - pour faire voir ce que peut
[254]
1er
texte : une succession
[255]
1er
texte : toujours attaché à
l'établissement de l'homme
[256]
1er
texte : M. Baleq et M. d’Isy
*
le texte porte envoyèrent à M. Mulot
trois de leurs
[257]
1er
texte : deux mots barrés, illisibles ; en surcharge : celui qui
[258]
1er
texte : par son assiduité
[259]
1er
texte : un mot barré, illisible ; en surcharge : soins
[260]
1er
texte : Une lettre barrée, illisible
[261]
1er
texte : avait toujours eu
[262]
1er
texte : qu'on le voyait
[263]
1er
texte : à la prière, aux repas, en
conversation, à la messe, pendant
[264]
1er texte : son extase
[265]
1er
texte : fièvres v - puis deux
lettres barrées, illisibles
[266]
1er
texte : Un Frère
[267]
1er
texte : qu'il expirât
[268]
1er
texte : sa mort arriva
[269]
1er
texte : millésime barré, illisible ; en surcharge : 1741, accompagné d'une
croix renvoyant en marge, où on lit : il faut vérifier
[270]
1er
texte : avoir été 21 ans en mission ;
en surcharge (en) qualité de missionnaire
[271]
1er
texte : que dans la place de
[272]
1er
texte : Il partagea aussi
quelque temps le travail
[273]
1er
texte : Voulant dire un dernier
adieu à ses parents avant de retourner
[274]
1er
texte : il allait
[275]
1er
texte : Tous lui promirent
[276]
1er
texte : tous ceux à qui il s'adressa
lui promirent, mais il n'y en eut qu'un
seul qui lui tînt parole
[277]
1er
texte : les oppositions
[278]
1er
texte : en route
[279]
1er
texte : de son voyage
[280]
1er
texte : mais
[281]
1er
texte : arriva à
[282]
1er
texte : Sa mort ar(riva)
[283]
1er
texte : Cependant ce n'était là
[284]
1er
texte : leur préparait
[285]
1er
texte : devait porter dans
[286]
1er
texte : tempéramment
[287]
1er
texte : complexion forte et robuste
[288]
1er
texte : un mot barré, illisible
[289]
1er
texte : il semblait n'avoir à
craindre
[290]
1er
texte : travaillait à
[291]
1er
texte : entra très avant
[292]
1er texte : quoiqu'il
[293]
1er
texte : de ce qu'il éprouvait
lui-même par la douleur de cette plaie
[294]
1er
texte : puisqu’, barré, puis
repris
[295]
1er
texte : lui causait à lui-même un si
lourd tourment
[296]
1er
texte : Cependant il ne perdait rien
de sa patience et de sa
résignation
[297]
1er
texte : il ne pouvait s'exprimer que
par quelques paroles
[298]
1er
texte : huit ou neuf
[299]
1er texte : avec
[300]
1er
texte : une note non barrée en marge, se référant à cette inscription, dit
: en lettres majuscules
[301]
1er
texte : successeur dans la place
[302]
1er texte : ils l'envoyèrent
*cette
indication est suivie du texte : (de 12 pages seulement)
[303]
1er
texte : après qu'il y
[304]
1er
texte : des lettres barrées, illisibles
[305]
1er
texte : et de
[306]
1er
texte : où il veut l'emmener; ce
dernier moi repris en surcharge
[307]
1er
texte : l'amena, barré, puis
repris
[308]
1er
texte : suc(cesseurs)
[309]
1er
texte : que
[310]
1er
texte : et de son zèle pour le salut
des âmes
[311]
1er
texte : ceux, barré, puis repris
[312]
1er
texte : Catalogue, barré, puis repris
[313]
1er
texte : Béceleuf, semble-t-il, barré
puis repris
[314]
1er
texte : un nom barré, illisible
[315]
1er
texte : Pimboeuf
[316]
Au
manuscrit le n. 54 a été sauté
[317]
1er
texte : Champbert (lettres
illisibles)
[318]
1er
texte : de Baubigné, barré ; en
surcharge, d'Aubigné
[319]
1er
texte : deux lettres barrées, illisibles, puis Pimbeuf
[320]
1er
texte: deux noms barrés, illisibles, après Noyal
[321]
1er
texte: un nom barré, illisible, après Sainte-Anne